Freescale semiconductor a annoncé la signature d’accords stratégiques pluri-annuels avec trois acteurs majeurs du domaine des systèmes d’exploitation dédiés aux systèmes embarqués : le suédois Enea, et les américains Green Hills Software et Mentor Graphics. En officialisant des accords stratégiques avec les éditeurs de solutions logicielles pour l’embarqué Enea, Green Hills Software et Mentor Graphics, Freescale se lance dans la constitution d’un groupe de fournisseurs indépendants de logiciels enfouis, impliqués dans la mise en place de solutions optimisées pour ses architectures matérielles. Derrière cette action d’envergure, il faut bien évidemment y voir une réponse au récent rachat de Wind River par Intel qui crée une situation inédite sur le marché, puisque le numéro un des semiconducteurs détient désormais l’ex numéro un du secteur des systèmes d’exploitation pour l’embarqué. Un état de fait qui, malgré les dénégations de Wind River, génère une relative ambiguïté sur le degré d’indépendance de la société lorsqu’il s’agit de s’engager sur des programmes de développement à long terme.
Selon les termes publiés concernant ces accords, Freescale va partager son savoir-faire en logiciel embarqué (la société dispose en interne d’une force de frappe de plus de 1 000 développeurs) et engager des programmes techniques et marketing concernant l’intégration des solutions d’Enea, Green Hills et Mentor sur les architectures QorIQ, PowerQuicc et StarCore. Concrètement, Freescale va aligner sa distribution Linux pour l’embarqué avec celle de Mentor (au niveau du System builder) et assurer l’optimisation de cet OS pour les processeurs QorIP et PowerQUICC. Avec Enea, Freescale va travailler à une intégration étroite des systèmes d’exploitation OSE et OSEck, et de la suite d’outil de débogage de haut niveau Optima pour les architectures PowerQUICC et QorIP et les DSP de la gamme StarCore. Avec Green Hills, Freeescale va travailler à des versions optimisées des OS Integrity, Integrity Secure Virtualisation et des solutions de compilation et de débogage de l’environnement Multi (y compris les sondes de débogage) sur les processeurs QorIP et PowerQUICC.
Avec ces annonces, Freescale a donc choisi pour l’avenir de miser sur le développement d’un écosystème fort autour de ses solutions matérielles plutôt que de racheter un éditeur de logiciels pour l’embarqué, une option privilégiée ces derniers mois par Intel (rachat de Wind River) Cavium Networks (rachat de MontaVista) ou encore RTI (rachat en cours de QNX).
Enfin, il faut noter que cet engagement sur les années qui viennent, ne remet pas en cause, selon les dirigeants de Freescale et Wind River, les nombreuses coopérations techniques que les deux sociétés avaient tissées ces dernières années concernant les architectures de processeurs existantes au catalogue de Freescale.