Cinq grands noms de l’industrie – Bosch, Infineon Technologies, Nordic Semiconductor, NXP Semiconductors et Qualcomm – vont investir dans une société destinée à promouvoir l’adoption des cœurs RISC-V à l’échelle mondiale. Fondée en Allemagne, cette société constituera un guichet unique pour concevoir des produits compatibles RISC-V, des architectures de référence et des solutions finales. Sont d’abord visées les applications automobiles, mais l’idée est d’étendre ensuite les activités de la société commune aux smartphones et aux objets connectés.
Contrairement aux cœurs Arm qui sont généralement utilisés tels que fournis par le Britannique en échange d’une licence et de royalties, les cœurs RISC-V peuvent être modifiés à l’envie et gratuitement, avec notamment la possibilité d’ajouter des instructions spécifiques. En découlent une grande liberté et des économies potentielles… mais aussi des problèmes potentiels de compatibilité. « Il y a besoin de standardisation et de compatibilité d’écosystèmes dans l’électronique automobile , souligne Peter Schiefer, président de la division automobile d’Infineon ; le savoir-faire de grands acteurs du marché permettra d’y libérer tout le potentiel du RISC-V ». Outre l’aspect financier, deux autres stimuli font de RISC-V une alternative de plus ne plus crédible à Arm. D’une part, l’avenir de ce dernier demeure incertain, avec son entrée en bourse qui se fait attendre et la crainte d’une augmentation drastique de ses tarifs. D’autre part, les cœurs Arm se retrouvent au beau milieu de la guerre technologique menée par les Etats-Unis à la Chine. A contrario, les cœurs RISC-V ne sauraient être soumis à embargo – l’Association internationale RISC-V ayant été opportunément déménagée en Suisse.