Les révolutions qui balaient l’industrie automobile aujourd’hui impactent le plus profondément le secteur des systèmes électroniques, dont les architectures aujourd’hui hyperspécialisées, tendent à se transformer rapidement vers des systèmes de plus en plus accessibles aux utilisateurs d’ordinateurs portables et de smartphones.
Voici comment Thomas Mueller, responsable des systèmes électroniques chez Audi, décrit ces nouvelles architectures : « Il pourrait y avoir un ou plusieurs ordinateurs centraux. Nous n’avons pas encore décidé. Pour dissocier le matériel du logiciel, nous avons besoin d’un système d’exploitation standard tel que Linux, de connexions Ethernet standard, de ports E/S standard et ainsi de suite. »
La proposition de Mueller apparaît dans un article du 28 avril 2017 écrit par Paul Hansen, dans Electronic Design. Cet article souligne les plans ambitieux d’Audi et de BMW visant à séparer le matériel du logiciel, pour relever les défis des géants du matériel électronique grand public. Cependant, le chemin vers ce futur consolidé plus flexible ne sera pas simple, car de nombreux composants logiciels du véhicule ont des spécifications fondamentalement différentes, certains nécessitant des systèmes d’exploitation spécialisés AUTOSAR, par exemple, assure un excellent support dans la mise en œuvre dans les applications de contrôle des modules de contrôle électronique (ECU) qui prennent en charge différents protocoles de communication, tels que LIN, CAN, FlexRay et Ethernet. Cependant, AUTOSAR n’a pas su répondre aux besoins de certains domaines en vogue tels que l’infodivertissement et les fonctions d’application d’utilisateur, qui sont mieux mises en œuvre par les systèmes d’exploitation Linux et Android. À l’inverse, Linux et Android ne sont pas conçus pour prendre en charge les applications de contrôle d’exécution. Cela limite directement les possibilités de consolidation ou de réutilisation des différentes applications et fonctionnalités d’une plateforme intégrée.
L’impasse du système d’exploitation peut être un obstacle à l’interaction entre l’infodivertissement, la connectivité et les fonctions automobiles de contrôle. Mais l’horizon s’éclaircit, car des progrès sont réalisés pour relier les différents domaines, notamment grâce à la demande des clients, de plus en plus stimulée par les capacités offertes par les écrans tactiles que nous avons tous dans nos poches.
Imaginez le système de commande de la climatisation d’un véhicule qui utilise une interface utilisateur gérée par une application d’infodivertissement. Cette même interface utilisateur pourrait également prendre en charge un système d’évitement des collisions, qui pourrait utiliser les informations de cartographie fournies par le système de navigation. Autre exemple : un système de contrôle du stationnement avec une caméra de recul qui utilise aussi l’écran contrôlé par le système d’infodivertissement. À partir de ce scénario, il est clair que la façon dont les développeurs de logiciels classent les domaines applicatifs de l’automobile va s’orienter vers davantage d’intégration et de consolidation.
Le besoin d’interaction n’est qu’un élément de l’équation. Il faut également avoir la flexibilité d’utiliser les ressources des processeurs. Les systèmes d’infodivertissement et de navigation sont connus pour nécessiter des processeurs puissants pour gérer les graphismes et traiter de grandes quantités de données, ces systèmes sont donc parfaitement adaptés au partage avec d’autres applications de contrôle. Au final, la consolidation de différents systèmes d’exploitation apporte des avantages considérables et a un effet direct sur la réduction du coût et de la complexité de conception d’un véhicule.
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