L’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, première puissance militaire mondiale, ne sera sans doute pas sans conséquences sur le secteur de la défense européenne. Contrairement à Hillary Clinton, volontiers rangée au rang des “faucons” s’inscrivant dans une tradition d’ingérence militaire là et quand les intérêts américains l’exigeaient, le président-élu a claironné son intention de réduire considérablement les aventures extérieures de l’armée américaine.
Déjà, Barack Obama avait clairement réorienté son appareil militaire vers l’océan Pacifique (comprendre : vers la Chine) au détriment du Moyen-Orient. La menace fondamentaliste dans cette zone, et d’autres périls tels que l’appétit russe vis-à-vis de certains territoires de l’ex-URSS, reposent brutalement la question d’une défense européenne que d’aucuns considèrent comme la première étape d’une réelle intégration européenne après des décennies d’élargissement au doigt mouillé. La mise en oeuvre d’une collaboration militaire tangible entre la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne, singulièrement facilitée par le Brexit, revient donc sur le tapis – et, avec elle, le présupposé d’une diplomatie commune. Un défi de taille pour l’Union Européenne, mais aussi un foyer d’opportunités pour ses industriels.