Entre les vacances estivales et les Jeux Olympiques, l’événement est passé un peu inaperçu : cet été a eu lieu un mini-krach boursier. Début août, le Nikkei 225 a perdu 20% de sa valeur en cinq jours. Une chute qui a fait tache d’huile dans les autres bourses asiatiques et, rapidement, en Europe et jusqu’aux Etats-Unis, où le Nasdaq s’est affaissé de 14% entre le 10 juillet et le 5 août. Plusieurs causes sont avancées, à commencer par la hausse des taux d’intérêts qui prive la sphère financière de l’argent gratuit auquel elle s’était accoutumée depuis plusieurs années, et la fait violemment regimber afin d’exhiber sa domination sur les banques centrales.
Mais cet accident boursier provient également d’un climat général de déception vis-à-vis de l’intelligence artificielle. L’IA promet beaucoup, mais rapporte encore bien peu par rapport aux énormes investissements qu’elle engloutit. En juin, Goldman Sachs publiait ainsi un rapport intitulé Gen AI : too much spend, too little benefit ? En témoignent également les résultats décevants d’Amazon, de Microsoft, d’Intel… Difficile de ne pas y voir les signes d’une bulle technologique. Reste à savoir si elle a explosé cet été ou s’il ne s’agissait que d’un petit dégonflement préalable. L’indice SOXX, baromètre boursier de l’industrie des semi-conducteurs, a lui plongé encore plus sévèrement que le Nasdaq, passant de 261 à 199$ en vingt jours. Car les doutes concernant la high tech finissent toujours par impacter le secteur des puces, sur lequel elle repose.