En passant la barre symbolique du milliard d’euros de chiffre d’affaires annuel, Soitec démontre la faisabilité de la production européenne en microélectronique. Historiquement liée à la seule fabrication de substrats en silicium sur isolant (SOI) près de Grenoble, son activité a su bifurquer entre les extensions (adaptation à de nouveaux matériaux comme le nitrure de gallium et le carbure de silicium, implantations asiatiques) et les délestages (abandon du solaire, de l’éclairage et des équipements de production) et entre les bonnes et les moins bonnes années. Toujours largement soutenue par les pouvoirs publics, cette réussite reste exceptionnelle et difficile à reproduire, mais doit servir d’inspiration contre tous ceux qui pensent par défaut que « cela coûte moins cher de produire ailleurs » et que « de toute façon, les compétences manquent ici ».