Il y a peu, Reuters racontait comment Intel avait vu filer sous son nez le contrat de conception et de fabrication du processeur de la future Playstation 6. Le géant de Santa Clara aurait rechigné à réduire ses marges et laissé échapper un marché qui a finalement vu reconduit le duo AMD/TSMC, déjà à l’œuvre dans les deux précédentes consoles du Japonais (et aussi, d’ailleurs, dans celles de Microsoft).
Commercialement, ce marché des consoles Playstation est loin d’être négligeable : il varie autour de vingt millions de pièces annuelles avec des hauts et des bas selon les cycles de transition entre consoles, soit, d’après Reuters, un potentiel d’une trentaine de milliards de dollars sur l’ensemble de la vie de la PS6. Ce type de contrats assure en outre une production sur de nombreuses années, à des prix serrés (on est loin des marges extravagantes des accélérateurs d’IA) mais fixés à l’avance – une aubaine pour des fondeurs toujours avides de stabilité et de prévisibilité.
Enfin, un tel adoubement constitue un formidable outil de communication auprès du grand public et des clients potentiels. C’est peut-être ce dernier aspect qui pénalise le plus Intel, lequel peine à annoncer des grands noms de l’électronique prêts à lui confier la production de leurs puces et à occuper ses lignes de fabrication. Or le taux d’occupation d’une usine et son excédent brut d’exploitation constituent des critères d’évaluation essentiels, mais qui découlent avant toute chose d’une autre donnée : la confiance.