Ce n’est pas encore un mariage, pas même des fiançailles officielles, mais les liens se resserrent entre Rohm et ce qui reste des activités de Toshiba en semi-conducteurs. On savait déjà que Rohm allait participer à la privatisation de Toshiba Electronic Devices & Storage. Désormais, les deux fabricants japonais ont promis de booster leurs investissements en capacité de production dans le domaine des composants de puissance, sous l’égide des pouvoirs publics nippons prêts à subventionner un tiers des 2,65 milliards de dollars prévus à cet effet. Pourquoi pas ?
Dans le détail, pourtant, cette opération soulève des interrogations. Les usines concernées sont la fab 2 de feu-Lapis Semiconductor (à Miyazaki), spécialisée dans le carbure de silicium, et le site Kaga Toshiba (Ishikawa) qui produit des transistors de puissance en silicium sur tranches de 300mm. Il ne s’agit pas là de technologies similaires ni de composants interchangeables, et l’on comprend mal comment les deux fabricants pourraient mutualiser et coordonner ces usines comme le suggère leur plan d’action.
Mais ce rapprochement prendrait tout son sens s’il s’agissait de préparer le rachat de Toshiba par Rohm en initiant la collaboration des deux structures, histoire de jauger leurs complémentarités et leurs redondances. Le Japon achèverait ainsi la restructuration de son industrie des semi-conducteurs autour de trois pôles principaux : Rohm/Toshiba pour les passifs, les composants de puissance et la commande de moteurs, Renesas pour les microcontrôleurs et l’analogique, et Rapidus pour les circuits gravés en technologies de pointe.