Comme tous les secteurs, celui de la Défense sera impacté par la pandémie de Covid-19. Tout d’abord dans sa chair : plus de 1500 militaires ont été touchés par le virus, dont un millier pour le groupe aéronaval du porte-avion Charles de Gaulle. Dans ses missions également : le plan Résilience a vu le déploiement d’un hôpital de campagne à Mulhouse, le transfert de patients par voies aérienne et maritime, le convoyage de matériel médical, l’envoi de porte-hélicoptères à la Réunion et aux Antilles…
A la catastrophe médicale s’ajoute la catastrophe économique qui ne manquera pas de suivre la pandémie en raison de la chute de l’activité et des dépenses d’urgence occasionnées. Quelles que soient les solutions choisies pour y faire face, il serait étonnant que le budget de l’armée ne soit pas remanié. Quantitativement bien sûr, avec des projets sinon annulés, du moins repoussés. Qualitativement aussi. Depuis la fin du service militaire, l’armée professionnelle a été conçue principalement pour offrir une force de projection extérieure afin de protéger les intérêts civils et militaire de la France. Modernisée dans ses moyens techniques, elle a aussi vu ses effectifs fondre et les casernes fermer sur le territoire national. Il s’agira de savoir s’il ne faut pas la redimensionner pour mieux pouvoir répondre à des crises internes au pays, puisque tout porte à croire que les crises, qu’elles soient purement médicales ou plus largement environnementales, sont appelées à se multiplier à l’avenir en raison, principalement, du bouleversement écologique qui vient.