AMD a mis les moyens pour se doter d’une expertise système en matière de serveurs, une compétence que possède son concurrent Nvidia. En rachetant ZT Systems pour 4,9 milliards de dollars, AMD en a-t-il eu pour son argent ? Difficile à dire pour l’instant.
L’IA est aujourd’hui devenue affaire non seulement de processeurs, mais aussi de modules, de cartes, de racks et même de serveurs complets. Pour être compétitif avec ses puces IA Instinct et ses processeurs EPYC, AMD n’avait sans doute pas le temps de se bâtir un savoir-faire système en interne, ni le choix parmi un nombre réduit de sociétés externes disposant de cette compétence, d’où le prix élevé de l’acquisition.
D’autant plus que seule l’intéresse la partie conception de ZT (environ 40% des effectifs dont un millier d’ingénieurs, denrée précieuse s’il en est) : l’activité de ZT consistant à fabriquer des sous-systèmes, qui concurrencerait directement certains clients d’AMD comme Dell et Super Micro, devra être rapidement revendue. Le montant de cette revente permettra d’évaluer l’absorption de ZT comme une bonne ou une mauvaise affaire pour AMD. Lequel semble décidément destiné à batailler contre les mastodontes monopolistiques…