Aujourd’hui, on parle beaucoup du véhicule connecté. Mais qui dit véhicule connecté, dit aussi nouveaux usages dans l’automobile et utilisation d’Internet. “Smartphones et tablettes ont transformé notre quotidien et l’usage que nous avions des équipements électroniques connectés à Internet et il est capital pour les constructeurs automobile d’intégrer les fonctionnalités de ces appareils dans les systèmes d’infotainment des voitures car cela devient un critère de choix à l’achat, surtout auprès de ceux que j’appelle les “digital natives”, autrement dit les “enfants du numérique”. Et cela d’autant plus que les passagers, eux aussi, deviennent décideurs dans le choix d’une voiture et de son usage, les systèmes embarqués à bord des véhicules tels que les équipements de confort, et les IHM d’infodivertissement notamment, leur étant de plus en plus destinés”, a récemment déclaré Frédéric Lassara de la direction de la Stratégie du Groupe PSA, chargé de mission « Véhiculé Connecté », lors d’une récente conférence organisée par Frescale Semiconductors sur le thème de l’Internet des objets.
Mais se pose alors la question de concilier temps de cycle court des produits grand public tels que smartphones et tablettes et les cycles bien plus longs de l’automobile. Sans oublier le maintien de la confidentialité des données qui impose de déployer des solutions de cryptographie et d’authentification qui existent déjà pour la plupart, selon les fabricants de semi-conducteurs. Quoi qu’il en soit, l’intérêt pour ces solutions électroniques dédiées à la voiture connectée est tel – M. Lassara évoque un marché qui explose littéralement – que PSA a décidé de regrouper cette activité au sein d’une nouvelle business unit qui y est entièrement consacrée. L’expert de PSA n’hésite d’ailleurs pas à parler de « révolution en marche » dans l’industrie automobile. Car grâce à l’avènement de la mobilité et la connectivité dans l’automobile, les constructeurs ne seront plus seulement des fabricants et des vendeurs de voitures mais deviendront également des fournisseurs de services de mobilité, M. Lassara citant et reprenant ainsi à son compte les propos récents du Pdg de General motors.
Le représentant de PSA note également les prémices d’un changement de comportement des automobilistes, notamment des fameux « digital natives » qui ne cherchent plus forcément à devenir propriétaires d’un véhicule mais qui préféreront disposer d’une voiture seulement à un instant « t », en fonction de leurs besoins en temps réel. « Tout ceci implique que l’industrie automobile, et au premier chef, les constructeurs ainsi que les équipementiers, changent leur manière de concevoir des voitures », conclut M. Lassara.