D’un côté, les Etats-Unis continuent de limiter l’accès de la Chine à des équipements dernier cri de production de puces, soit directement, soit en mettant la pression sur leurs alliés – en premier lieu les Pays-Bas, où est basé le leader mondial ASML, et le Japon. De l’autre, la Chine bat des records d’investissement en capacité de production de semi-conducteurs : près de la moitié des ventes d’équipements sont aujourd’hui le fait de Beijing. Il est légitime de se poser la question : mais qu’achètent donc les Chinois ?
La réponse est simple : des machines de production adaptées aux “vieilles” géométries de gravure. Pas de quoi concurrencer les Américains et les Sud-Coréens en processeurs dernier cri donc. Pour l’heure, la Chine entend réduire ses importations relatives aux autres composants, utilisés notamment dans l’automobile et l’industriel. Deux débouchés qui sont indispensables à la survie de la microélectronique européenne. Ce n’est donc sans doute pas un hasard si les fabricants européens plaident à la fois pour un assouplissement des embargos décidés par Washington et pour le subventionnement de leurs activités historiques et non pas de technologies de pointe. L’Europe ne veut pas être le dindon de la farce de la guerre technologique sino-américaine.