2 %. C’est peu de chose, et c’est beaucoup à la fois. En promettant de porter à 2 % du produit intérieur brut le budget de la défense, Emmanuel Macron a répondu au lobbying des industriels français du secteur. Cette augmentation représenterait une hausse de 40 % du budget des forces armées sur cinq ans, hausse justifiable politiquement par l’utilisation récurrente de ces forces dans des missions de sécurité intérieure liées à l’anti-terrorisme.
Economiquement, cette décision permettrait de donner un coup de pouce aux nombreuses entreprises du secteur, y compris les sous-traitants, sans s’attirer les foudres de Bruxelles (qui voit souvent d’un mauvais oeil les aides directes des Etats membres envers leurs industries nationales pour des raisons de concurrence faussée, mais tend à fermer les yeux sur les questions de défense).
Militairement, elle facilitera le renouvellement des équipements de l’armée française, qui a souffert de la décrue des budgets depuis sa professionnalisation, tout en lui octroyant de quoi mener la R&D nécessaire à ses développements futurs.
Stratégiquement, elle entérine la sortie hors du champ européen des fabricants d’équipements militaires britanniques, jusqu’ici principaux partenaires autant que concurrents des industriels français en la matière. De quoi renforcer le poids de l’Hexagone dans les rapports de force continentaux aujourd’hui totalement dominés par la puissance économique allemande ?