Les conflits meurtriers et les lourdes menaces qui constituent l’horizon géopolitique actuel feraient presque oublier que la destruction à grande échelle n’est pas toujours d’origine humaine. La semaine passée, le pire tremblement de terre subi par Taïwan depuis 25 ans a, l’espace d’un instant, relégué au second plan les tensions sino-américaines autour de l’île. Fort heureusement, les conséquences humaines se sont limitées à une douzaine de victimes. Un bilan somme toute réduit pour un séisme d’une amplitude de 7,4, et qui s’explique en partie par l’application de normes de construction très strictes suite au précédent de 1999, qui avait, lui, causé 2400 morts. Surtout, l’épicentre se situait alors sur la côte ouest de l’île où la population est concentrée, et non à l’est de l’île comme la semaine dernière.
D’après les fabricants de semi-conducteurs locaux, il semble d’ailleurs que les usines production de puces, alignées sur la côte ouest, n’ont quasiment pas été impactées. Rappelons que, de la Californie au Japon en passant par Taïwan et la Corée, les fabricants de puces ont historiquement cultivé l’étrange habitude d’installer leurs usines de production là où les plaques tectoniques viennent jouer des coudes.