Il y a comme une forme d’indécence à parler de disponibilité de composants électroniques à l’aune d’un conflit armé. L’agression de la Russie envers l’Ukraine entraîne pourtant dans le sillage de ses chars non seulement le double choc des pertes humaines et de la sidération géopolitique, mais également d’importantes répercussions économiques et industrielles. Y compris pour l’électronique.
Avant même l’attaque, un article de Fortune rappelait ainsi que l’Ukraine était un important fournisseur de gaz comme le néon purifié, l’hélium et le C4F6, nécessaires aux équipements de production de composants – et, pour beaucoup, sous-produits de la métallurgie… russe. De son côté, la Russie assure, entre autres, 45% de la production mondiale de palladium. Un matériau essentiel à la fabrication de nombreux circuits intégrés, notamment des mémoires et des capteurs, et dont le cours explose ces dernières années. Le conflit en cours va-t-il prolonger la pénurie de semi-conducteurs ? Disons à tout le moins qu’il ne participera pas à un retour à la normale des disponibilités, ni des prix des composants.
Bien sûr, pour l’industrie mondiale de l’électronique, tout cela serait bien anecdotique si la Chine décidait de régler le cas taïwanais “à la russe”.