Suite à l’agression de l’Ukraine, la Russie est bien évidemment plus occupée à utiliser les armes qu’elle produit actuellement qu’à les vendre, d’autant plus qu’elle est visée par un embargo militaire. En conséquence, la France a pris – loin, très loin des Etats-Unis – la deuxième place sur le marché mondial des ventes d’armes. Ces ventes sont constituées, pour beaucoup, d’avions Rafale vendus à l’Inde, au Qatar et à l’Egypte.
On le sait, l’industrie militaire française est organisée de façon à rester à l’état de l’art dans des équipements de pointe, et non à produire en masse. Elle dispose d’un grand savoir-faire technique, largement subventionné sur les fonds publics de la défense, mais ne fabrique pas en volume les matériels qui permettrait de défendre le pays en cas d’attaque – ou, comme c’est le cas actuellement, de soutenir un allié dans le besoin au-delà de quantités symboliques.
On retrouve d’ailleurs la même contradiction à l’échelle continentale : l’Europe est responsable d’environ un tiers des exportations mondiales d’armes, mais n’a jamais été aussi dépendante des Etats-Unis d’où sont venues 55% des importations européennes lors des cinq dernière années contre 35% durant la période précédente. Une contradiction qui faudra bien résoudre face aux nouvelles menaces, a fortiori si les Etats-Unis poursuivaient à l’avenir le basculement de leurs forces armées vers l’aire Pacifique…