La semaine dernière a été marquée par une levée de fonds historique de 60M$ par Crocus Nano Electronics, la société commune à Crocus Technology (spécialiste grenoblois des semi-conducteurs à couches magnétiques) et Rusnano (fonds d’investissement étatique chargé du développement de la microélectronique en Russie). Ainsi, cette usine devrait être en mesure de fabriquer, d’ici la fin de l’année, des mémoires magnétiques, autonomes ou intégrées dans des microcontrôleurs, ainsi que des capteurs magnétiques.
A noter également, lors de la semaine écoulée, plusieurs acquisitions : l’équipementier britannique Cobham a racheté Aéroflex, Wurth Elektronik a acquis Stelvio Kontek, Fairchild s’est renforcé en capteurs avec le rachat de Xsens, une société néerlandaise spécialisée dans la conception de capteurs de mouvements. Quant au site de LFoundry, à Rousset, qui est en liquidation judiciaire depuis décembre 2013, il a bien reçu une douzaine d’offre de reprise de ses actifs, mais il n’y aurait “aucun projet d’entreprise sérieux pour une reprise de l’activité”, selon les salariés.
C’est du coté de la sous-traitance électronique française que les nouvelles sont plutôt bonnes. En effet, au premier trimestre, le chiffre d’affaires de cette activité a progressé de 7,3% par rapport au 1er trimestre 2013 et de 2% par rapport au 4ème trimestre 2013, a annoncé le Snese, le syndicat de la profession.
Enfin, dans la rétrospective de la semaine dernière, nous donnons également un coup de projecteur sur l’Europe. Alors que les résultats des élections européennes sont encore frais, le renouveau de notre continent aurait peut-être tout à gagner en revoyant les bases de sa politique industrielle. C’est du moins ce que pense Gérard Matheron, président d’Acsiel, Alliance des composants et systèmes pour l’industrie électronique, syndicat issu de la fusion du Gixel et du Sitelesc.
“Nous avons de bons dispositifs d’aides en R&D, à travers le programme Catrene ou l’initiative technologique conjointe Ecsel, mais rien en production”, regrette Gérard Matheron. “Les règles européennes encadrent strictement les subventions publiques à la production quand elles ne les interdisent pas. Nous avons besoin de les assouplir si nous voulons lutter à armes égales avec nos concurrents asiatiques ou américains”, déclare-t-il. Alors que la Commission veut voir la production de puces électroniques en Europe doubler d’ici 2020, “elle ne fait rien en faveur de la production et ne peut aujourd’hui rien faire”, déplore Gérard Matheron.