Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Intel se donne les moyens de ses ambitions. En prenant les rênes du fabricant de processeurs, Pat Gelsinger avait envoyé un message clair : plutôt que de chercher à s’imposer aux forceps dans de nouveaux domaines d’application (comme les téléphones portables quelques années plus tôt), l’Américain ambitionnait de redevenir avant tout une usine à composants dernier cri tournant comme une horloge. Non seulement pour ses propres circuits, mais aussi pour ceux des autres en devenant un fondeur de premier rang.
Il est bien trop tôt pour savoir si cette stratégie sera couronnée de succès, mais force est de constater qu’Intel ne mégote pas sur les investissements pour atteindre son but. Après avoir annoncé plusieurs constructions d’usines flambant neuves et créé un fonds d’un milliard de dollars destiné à ses partenaires de fonderie, le fabricant rachète à présent Tower Semiconductor, fondeur spécialisé dans des process spécifiques complémentaires de son savoir-faire habituel. Il lui faudra vraisemblablement plusieurs années pour bâtir l’outil industriel et les liens commerciaux nécessaires à ses ambitions, mais sa détermination ne fait plus de doute.