L’installation de ProLogium à Paris-Saclay rappelle, si besoin était, l’importance de ce campus à l’échelle nationale et même internationale : si Grenoble reste le cœur de la R&D française en semi-conducteurs, Saclay est incontournable dans de nombreux domaines connexes à l’électronique, notamment le traitement numérique et l’intelligence artificielle.
Initié après-guerre et accéléré après mai 1968 lorsque les municipalités ont cherché à repousser les campus loin des centres-villes, le développement de Paris-Saclay se heurte toutefois à des crises de croissance. Ainsi, les syndicats d’enseignants s’opposent aujourd’hui à l’influence croissante des industriels privés et des représentants du gouvernement à la direction de l’Université Paris-Saclay, sommet administratif d’un millefeuille complexe d’établissements aux pratiques, aux histoires et aux ambitions différentes.
Derrière ce qui pourrait passer pour des querelles byzantines point la crainte de voir la recherche publique subordonnée à une double politique du chiffre : celle dictée par les multinationales de plus en plus présentes sur le campus, et celle relevant de la course aux publications imposée par ce classement de Shanghai qui obsède les pouvoirs publics.