Les grands patrons des opérateurs télécoms voudraient bien parvenir à ce que les Gafam et Netflix contribuent à l’entretien et à la mise à jour des réseaux dont ils occupent l’essentiel de la bande passante. Ils pourraient à cet effet imposer directement des coûts supplémentaires aux fournisseurs de contenus sans mettre l’affaire sur la place publique, mais ils risqueraient alors de tomber sous le coup des lois anticartels. Les armées d’avocats et de lobbyistes des Gafam auraient beau jeu de hurler à la concurrence faussée et à l’atteinte à la neutralité du Net – à l’extorsion en somme. Les grands pontes d’Orange, Deutsche Telekom, Telefonica et Vodafone en appellent donc au législateur européen pour assurer la validité légale de leur démarche.
Sur le fond, il s’agit de décider si les pouvoirs publics et les usagers doivent supporter l’intégralité du coût de déploiement de réseaux à très haut débit (fibre optique, 5G) qui rapportent des bénéfices faramineux à une poignée d’acteurs. Si ces bénéfices étaient taxés à leur juste valeur, le problème serait en grande partie résolu ; mais on sait l’habileté des Gafam au contournement fiscal…