Arm a réussi son retour en Bourse. Introduit à 51$ sur la Bourse new-yorkaise, l’action du fournisseur anglais de coeurs de processeurs dépassait les 63$ en fin de semaine. SoftBank, qui en détient encore plus de 90%, devrait récolter 5 milliards de liquidités au passage, de quoi soulager la lourde dette de l’entreprise japonaise. L’opération valorise Arm autour de 60Md$, un montant flatteur pour une société certes essentielle à l’industrie électronique mondiale, mais dont le chiffre d’affaires et les bénéfices tendent à diminuer. Rien d’illogique à cela : la météo économique mondiale est à la grisaille, Arm dépend en partie des ventes de smartphones qui ne sont pas florissantes, et le marché des microcontrôleurs à cœur Arm, comme le reste des semi-conducteurs, connait une année creuse car la pénurie récente a poussé à la constitution de stocks de puces qu’il s’agit maintenant d’écouler.
Si sa place centrale dans l’industrie électronique ne saurait être remise en cause, sur des critères purement financiers et à court terme, Arm semble surcoté. Les investisseurs ont-ils pour une fois misé sur le long terme ? Continuent-ils de surfer sur la bulle high-tech qui a déjà propulsé l’action de Nvidia au firmament ? Ou bien les précautions prises par SoftBank – soutien de leaders comme Samsung, Google, TSMC, Nvidia et Apple, faible volume d’actions qui créé un effet d’appel – ont-elles boosté le cours initial ? L’avenir dira si l’action Arm se maintient à ce niveau très élevé.