L’industrie de la microélectronique retient son souffle avant l’introduction en Bourse d’Arm, qui vient de déposer la paperasse adéquate auprès de la SEC américaine. Beaucoup s’interrogent sur la somme que Softbank va pouvoir retirer de cette introduction, lui qui avait acquis Arm pour 32 milliards de dollars en 2016. Le groupe japonais aimerait évidemment valoriser le fournisseur de cœurs de processeurs bien au-delà de cette somme afin de réaliser la meilleure plus-value possible. En interne, Softbank valorise Arm à 64Md$, mais cela n’indique absolument pas qu’il s’agit là d’un objectif réel, ni d’un objectif réaliste. Car tous les voyants ne sont pas au vert pour Arm, entre l’atonie des ventes de smartphones dont Arm dépend beaucoup, un modèle commercial qui pâtit des ristournes accordées à certains de ses plus gros clients, le frémissement du début de concurrence de l’architecture RISC-V, l’action judiciaire en cours contre Qualcomm, les relations à la fois étroites et mouvementées avec Arm China… Surtout, la Bourse ne valorise pas vraiment le poids effectif d’une société dans son secteur, mais son potentiel de croissance à court terme. Au moment où Nvidia surfe sur une conjoncture hyper-favorable, il se sera pas simple d’attirer l’attention des investisseurs spécialisés dans la tech.