Les crises économiques mondiales ont souvent touché la France avec un certain retard et une amplitude moindre – en contrepartie, les rebonds y sont fréquemment plus tardifs et diffus. Ainsi le krach de 1929 ne s’est-il fait réellement sentir dans l’Hexagone qu’en 1931… Le poids des commandes publiques et la surreprésentation des PME et TPE servent ici d’amortisseurs aux bouleversements internationaux.
Alors que le marché mondial des semi-conducteurs a entamé son cycle baisser depuis le second semestre 2022, les ventes de composants ne faiblissent pas encore en France, connaissant même une croissance séquentielle de 15% lors du dernier trimestre 2022. Faut-il y voir une résistance digne d’un petit village gaulois d’Armorique, ou simplement attendre que la vague finisse par toucher nos côtes ? La structure du marché français semble faire pencher la balance du premier côté.
Les appareils grand public (PC, smartphones), dont les ventes sont en berne, sont pour ainsi dire absents du marché national. Les ventes de composants se concentrent en France sur l’industrie et l’automobile, et, dans une moindre mesure, le militaire/aéronautique et la carte à puce. Hormis les smartcards, ce sont des marchés caractérisés par des cycles longs de conception, de fabrication et de commercialisation. Et qui ont actuellement le vent en poupe car respectivement portés par la relocalisation industrielle, l’électrification automobile et le réarmement.