Les deux équipementiers Valeo et Safran, spécialisés l’un dans le domaine de l’automobile, l’autre dans l’aéronautique, la défense et la sécurité, viennent de dévoiler leurs dernières avancées technologiques, issues de leur rapprochement dans le domaine de la R&D.
Dix huit mois après la signature de leur partenariat de recherche sur l’assistance au pilotage et le véhicule autonome (voir notre article annonçant cette coopération, à laquelle PSA s’était joint par la suite), Safran et Valeo ont présenté, le 27 mars dernier, à Paris, les premières retombées de la mise en commun de leurs compétences et de leurs savoir-faire. Leurs innovations conjointes portent autour de 4 grandes thématiques :
– « L’Homme au coeur des préoccupations » qui met en exergue les technologies de reconnaissance faciale de Safran destinées aux applications automobiles de Valeo.
– « La connectivité » qui illustre la sécurisation des systèmes de connexion Valeo alliée au savoir-faire de Safran.
– « Voir et naviguer » qui met en avant le développement d’un capteur de vision dans des conditions difficiles ainsi que les complémentarités telles que l’application des caméras 360°Vue de Valeo aux véhicules militaires ou encore la navigation inertielle de Safran dans le domaine de l’automobile.
– « La robotisation » qui présente les fonctions automatiques de dernière génération développées par les deux groupes pour les équipements et les véhicules. En première mondiale, Valeo a notamment dévoilé son véhicule autonome expérimental hautement automatisé, le système Drive4U, qui préfigure des modèles envisagés à l’horizon 2018-2020.
Un véhicule autonome qui se passe de GPS
Ce véhicule utilise un scanner laser, une caméra et une centrale à inertie pour se guider, respecter la signalisation et éviter les obstacles seul, sans intervention humaine. Il se passe du positionnement par satellite, car les signaux GPS sont gênés par la réflexion des immeubles, les passages sousterrains et l’usage croissant de brouilleurs.
“Nous développons une technologie ensemble, ou nous complétons une technologie que l’on a déjà par les apports de l’autre, et ensuite chaque société développe pour l’aéronautique et pour l’automobile”, a expliqué à l’agence Reuters, Guillaume Devauchelle, directeur R&D de Valeo. “La plupart des systèmes sont aujourd’hui électroniques, et l’aéronautique n’a pas du tout les quantités pour développer des composants spécialisés. Plus les systèmes deviennent complexes, plus l’aéronautique a besoin de s’appuyer sur des technologies développées pour des applications de volume, et l’automobile est probablement ce qui est de plus proche. Après tout, on se rend compte qu’un véhicule autonome, c’est un drone terrestre”, ajoute-t-il.Ce partenariat ne prévoit pas de volet financier.
« Nos deux groupes, Safran et Valeo, se sont associés car ils travaillaient sur des technologies et des problématiques semblables, chacun dans ses domaines d’activités : pilotage automatique de véhicules ou de drones dans des environnements complexes, traitement d’images et de données, vision dans des conditions difficiles, reconstitution 3D de l’environnement et réalité augmentée, biométrie et sécurisation, capteurs (imagerie, acoustique, radar, laser », a rappelé Jean-Paul Herteman, Pdg de Safran, en présentant les premiers fruits de cette collaboration.