La société Anyces a d’ores et déjà livré ses premiers produits sur des marchés à forte valeur ajoutée, comme la santé, l’automobile et les infrastructures connexes (barrières de parkings, péages, auto-partage, transports publics…).
Anyces, start-up ayant le statut de Jeune Entreprise Innovante (JEI)(*) et membre du pôle de Compétitivité SCS (Solutions communicantes sécurisées), fournit une solution technologique universelle et personnalisable qui permet à tout possesseur de plateforme nomade (téléphone, smartphone, ou tablette) de contrôler, réguler et programmer tous les objets électriques équipés de leur module électronique baptisé Anyset et utilisant la technologie Bluetooth.
Ce cœur technologique, intégrant le protocole de communication Bluetooth, autorise un pilotage direct, simple et sécurisé, qui s’affranchit de toutes contraintes de connexion aux réseaux 3G ou Wi-fi.
Si les applications dans la domotique (éclairage, multimedia, motorisation de volets roulants, portails électriques, actionnement de prises, d’interrupteurs ou encore de serrures…) constituent des opportunités immédiates, Anyces a d’ores et déjà livré ses premiers produits sur des marchés à forte valeur ajoutée, comme la santé (surveillance à distance, appareils de remise en forme, équipements sportifs…) et le déplacement (ouverture centralisée des portes de voiture, barrières de parkings, péages, auto-partage, transports publics…).
Des solutions de communication entre un terminal connecté et des objets électriques existent sur le marché – pas moins de 26 sociétés sont présentes en France sur ce créneau -, mais elles ont pour inconvénient de recourir au réseau Internet (à la différence de la solution proposée par Anyces) et donc de nécessiter un smartphone, alors qu’un simple téléphone possédant la fonction Bluetooth suffit dans la solution de la start-up. Les coupures Internet ne permettent pas non plus une qualité de service optimale dans le cas des solutions qui passent par le réseau. Par ailleurs, pas moins de 7 milliards de terminaux sont équipés de la fonction Bluetooth dans le monde, selon Anyces, ce qui élargit considérablement le nombre d’utilisateurs potentiels par rapport aux solutions exploitant uniquement des terminaux connectés (smartphones et tablettes). En effet, chaque membre d’une même famille (notamment les jeunes enfants) ne possèdent pas toujours ce type d’équipement.
La start-up apporte une solution complète, un ensemble de services, et non un simple module de communication que certains utilisateurs novices, même professionnels, éprouvent des difficultés à intégrer dans leur installation. Anyces offre une solution sécurisée incluant un serveur capable de créer des cryptogrammes et qui envoie des droits à l’utilisateur grâce une architecture PKI (infrastructure à clés publiques). L’accès est sécurisé car le certificat obtenu est signé par une autorité reconnue, par exemple un gestionnaire de parking, un prestataire de services, un membre de la famille qui détient l’autorité parentale dans le cas de la domotique, et cela, sans avoir besoin d’être connecté au réseau Internet puisque la communication entre le module électronique fourni et l’objet électrique est établie uniquement grâce à la technologie Bluetooth. Le serveur permet aussi à l’autorité responsable du système de révoquer des droits sans être présent physiquement.
Outre le fait que la solution d’Anyces prévoie un serveur sécurisé, la technologie Bluetooth impose que tout acte éventuel de malveillance se produise à proximité de l’objet contrôlé, à la différence d’un accès via Internet qui permettrait de commander l’objet à partir de n’importe quel terminal connecté au réseau, n’importe où dans le monde. Ce concept réduit donc considérablement les possibilités d’actes de malveillance.
Créée en septembre 2011 dans la pépinière d’entreprises innovantes de Meyreuil, près d’Aix-en-Provence, Anyces, est une société au capital de 116 000 euros, qui emploie 5 personnes, dont 4 experts techniques et une commerciale. Le Pdg, Nicolas Drabczuk, a passé 8 ans chez Gemalto, puis 3 ans au sein de la société Twinlinx, laquelle a notamment développé des modules NFC pour téléphones mobiles. C’est dans cette société qu’il a rencontré les autres experts techniques d’Anyces qui ont tous une expérience en électronique et informatique embarquée.
Au cours du premier exercice, la société a réalisé très peu de chiffre d’affaires, car elle s’est essentiellement concentrée sur la R&D. « Il est difficile d’intervenir commercialement sur des marchés aussi variés que ceux que nous ouvrent notre technologie, qui s’étendent de l’habitat à l’automobile, et de comprendre les attentes de chacun d’entre eux », explique Nicolas Drabczuk. De ce fait, les ventes ont atteint seulement 34 000 euros pour un résultat net de… 72 000 euros grâce au crédit impôt-recherche. Pour l’exercice 2012, la société table sur des ventes de 150 000 euros avec un crédit d’impôt-recherche du même ordre. Enfin, pour 2014, elle vise un chiffre d’affaires de 600 000 euros, ensuite « c’est un peu brumeux, car cela dépendra de l’acceptation de notre innovation », admet le Pdg de la société. « Ce qui est important, c’est de dégager un bénéfice d’exploitation positif, nous espérons que ce sera le cas dès 2013, et à coup sûr, à partir de 2014 », affirme-t-il.
Anyces a plusieurs projets de R&D mutualisés en cours dont un avec Docapost BPO, filiale du groupe La Poste spécialisée dans la dématérialisation de documents, et un autre avec ABC Smart Card. Anyces a été soutenu par la Communauté du pays d’Aix à hauteur de 30 000 euros, par l’incubateur Impulse à Marseille à hauteur de 35 000 euros et par Oséo, à hauteur de 30000 euros
(*) Le statut de JEI offre des abattements fiscaux pour le personnel de R&D, en plus du crédit impôt-recherche.