Selon la presse nippone, les autorités ont demandé à un consortium d’entreprises japonaises incluant les constructeurs automobiles japonais Toyota, Nissan et Honda, de présenter un plan de sauvetage pour contrer l’offre du fonds américain KKR.
Le fabricant de semi-conducteurs Renesas, en proie à d’importantes difficultés financières (1,5 milliard d’euros de pertes prévues pour l’exercice 2012-2013), pourrait finalement rester japonais. Selon la presse nippone, les autorités ont demandé à un consortium d’entreprises japonaises de présenter un plan de sauvetage pour contrer l’offre du fonds américain KKR avec lequel Renesas négocie depuis plusieurs semaines. Elles craignent que KKR ne pense qu’à faire une opération financière et cherche à vendre par la suite les actifs de Renesas par compartiments.
Le consortium comprendrait certains des grands clients de Renesas, notamment les trois principaux constructeurs automobile japonais Toyota, Nissan et Honda, les fabricants de pièces détachés automobile Denso et Keihin, les groupes d’électronique Panasonic et Canon, ainsi que le spécialiste des robots industriels Fanuc. L’Etat serait aussi impliqué dans ce montage financier d’un montant global de 100 milliards de yens (1 milliard d’euros) via un fonds multisectoriel destiné à soutenir les entreprises stratégiques japonaises, baptisé Innovation Network Corp. (qui est un peu l’équivalent japonais de notre fonds stratégique d’investissement).
La production de semi-conducteurs assurée par Renesas est en effet jugée essentielle pour de nombreux industriels, et plus particulièrement pour l’industrie automobile puisque la société, qui a fortement souffert du séisme de mars 2011, est le premier producteur mondial de microcontrôleurs (sa part de marché était de 27 % au niveau mondial l’an passé ; et elle pourrait atteindre 35 % d’ici 5 ans, selon la société, en prenant des mesures de restructuration et en ciblant des marchés émergents).
Le plan de sauvetage, qui a pour principal objectif de ne pas perturber la chaîne d’approvisionnement, pourrait être présenté aux actionnaires actuels de Renesas (Nec, Hitachi et Mitsubishi) d’ici le mois prochain, selon le quotidien économique japonais Nikkei. L’équipementier automobile allemand Bosch aurait également été invité à rejoindre le consortium.
Suite aux informations parues dans la presse japonaise, le cours de l’action Renesas a fait un bond de 31 % à la Bourse de Tokyo. La société prévoit de supprimer 5000 emplois et de fermer ou vendre neuf de ses 18 usines japonaises. Nec, Hitachi et Mutsubishi avaient anoncé en juillet qu’is apporteraient 49,5 milliards de yens (près de 500 millions d’euros) sous forme de prêts à Renesas, et plusieurs banques japonaises ont donné leur accord pour lui accorder 50 milliards de yens de lignes de crédit, selon des sources proches du dossier citées par l’agence Bloomberg.