TSMC investit 1,3 milliard de dollars dans ASML

Le 26/08/2012 à 12:24 par Didier Girault

Après Intel, le fondeur taïwanais veut lui aussi aider et accélérer la mise au point d’équipements de lithographie aux UV extrêmes ainsi que d’outils dédiés aux wafers de diamètre 450 mm.

Le 5 août dernier, un mois après l’annonce d’un investissement de 4,1 milliards de dollars par Intel dans ASML, fabricant néerlandais de matériels de production de semi-conducteurs, TSMC, numéro un mondial de la fonderie de silicium, a fait savoir qu’il a, à son tour, rejoint le programme de «co-investissement par les clients» d’ASML.
L’accord conclu entre ASML et TSMC prévoit que ce dernier acquière 5 % du capital du néerlandais moyennant 1,04 milliard de dollars (838 millions d’euros) et qu’il fournisse 342 millions de dollars (276 M€) entre 2013 et 2017 pour aider les études du fabricant d’équipements de production.
L’objectif de ces manœuvres est de hâter la mise au point des équipements de lithographie aux UV extrêmes, équipements nécessaires à la production des circuits intégrés en technologie 10 nm et vivement souhaités pour le nœud 14 nm, ainsi que la mise au point de matériels dédiés aux wafers de diamètre 450 mm.

Intel et TSMC ont acquis 20 % du capital d’ASML sur les 25 % potentiellement achetables. Des clients (Samsung ?) négocieraient en ce moment avec le néerlandais pour, eux aussi, prendre des parts dans le capital d’ASML.

Un nouveau paradigme ?

D’une manière générale, dans le monde du semi-conducteur, compte tenu de l’importance des investissements nécessaires tant en R&D qu’en production, les accords entre fournisseurs et clients se multiplient.
Les fabricants d’équipements de production de semi-conducteurs en ont de plus en plus besoin au fur et à mesure de la miniaturisation des circuits intégrés.
De la même façon, les fondeurs de silicium et leurs clients passent-ils de plus en plus d’accords, et des accords les liant bien davantage que ne le feraient de simples contrats, pour la fabrication de circuits intégrés.
Se dessine ainsi un schéma dans lequel il n’y a profit pour chacun des participants d’une supply chain que s’il y a réussite de l’objectif de cette supply chain.

L’utilisateur final de produits électroniques, jusqu’alors absent de ce débat, pourrait lui aussi y participer par la suite.
Dans d’autres domaines, comme ceux de l’agriculture ou de la culture, le consommateur est déjà sollicité pour financer l’élevage de la bête dont il consommera la viande, ou pour financer le chanteur dont, par la suite, le disque pourra lui rapporter des dividendes. Le monde évolue…

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