Technicolor cherche un repreneur pour son activité de décodeurs et négocie la vente de son site d’Angers

Le 12/04/2012 à 17:37 par Jacques zzSUEAYGhcIE

”Le groupe, qui recherche un repreneur pour son dernier site de production français situé à Angers (Maine-et-Loire), mène des discussions informelles avec plusieurs parties en vue d’un possible rapprochement”, a déclaré le Pdg, Frédéric Rose.

“Technicolor espère fusionner son activité déficitaire de fabrication de décodeurs avec l’un des principaux acteurs du secteur, appelé à se consolider dans un contexte de pressions sur les prix”, a déclaré à Reuters son directeur général Frédéric Rose.

“Le groupe, qui recherche un repreneur pour son dernier site de production français situé à Angers (Maine-et-Loire), mène des discussions informelles avec plusieurs parties en vue d’un possible rapprochement”, a-t-il ajouté, sans les nommer.

“On est au bal et on ne sait pas encore avec qui on va danser. Tout le monde s’observe et se regarde”, a expliqué Frédéric Rose, estimant que le marché, fort de cinq à six groupes dépassant le milliard d’euros de chiffre d’affaires, devrait se réduire à trois grands acteurs dans le courant de cette année.

“Fusionner notre activité avec celle d’un autre pourrait avoir beaucoup de sens parce qu’elle pourrait nous permettre d’augmenter notre “footprint” [influence sur le marché, ndlr], d’obtenir des meilleurs prix de nos fournisseurs asiatiques et d’amortir notre R&D et notre structure opérationnelle sur un plus large volume”. Prié de dire s’il serait acheteur ou vendeur, Frédéric Rose a répondu que le groupe, endetté à hauteur de plus d’un milliard d’euros, n’avait pas les moyens de faire une grosse acquisition.

En concurrence avec Motorola Mobility que Google est sur le point de racheter, ainsi qu’avec le britannique Pace, Technicolor est l’un des principaux fabricants de décodeurs donnant accès à internet, la télévision et le téléphone. L’an dernier, le groupe français a subi de plein fouet le ralentissement économique dans la zone euro de pair avec des pressions accrues sur les prix de la part des opérateurs télécoms qui s’approvisionnent désormais, pour certains, en Chine et en Tunisie.

Technicolor, qui a essuyé une perte opérationnelle de 43 millions d’euros dans sa division dédiée aux décodeurs, a annoncé en décembre un plan social portant sur 600 emplois dans le monde, sur un effectif total de 16 900 salariés, et se donne pour objectif de revenir à l’équilibre d’ici la fin de l’année.

“Il faut que l’on s’adapte à la réalité du marché, nos prix doivent baisser. Nos clients insistent là-dessus”, a expliqué Frédéric Rose, en ajoutant que les grands clients du groupe se trouvent désormais en Amérique du Nord et en Amérique latine alors que sa structure de coûts est principalement en Europe.

“Aujourd’hui, nous ne pouvons plus nous permettre de fabriquer des décodeurs en France. Nous étions l’irréductible Gaulois mais à un moment, il faut savoir dire que la bataille est perdue”

Technicolor est en discussion avec cinq repreneurs potentiels pour son usine de fabrication de décodeurs d’Angers qui emploie 350 personnes, et se donne pour objectif de parvenir à une solution avant l’été. Basés dans la région ou cherchant à s’y installer, ces “partenaires” ne seraient de toute façon pas prêts à reprendre la totalité de l’effectif. D’où l’inquiétude des salariés de cette usine qui ont manifesté au début de ce mois aux abords du siège de Technicolor, à Paris, pour exprimer leurs craintes d’un démantèlement de la société. De son côté, la direction affirme que cette usine “a coûté plus de 100 millions d’euros au groupe ces dix dernières années”, pour expliquer sa décision.

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