Alliansys vient de recevoir le prix FIEEC de la recherche appliquée pour sa démarche dans le cadre de l’industrie du futur. Depuis sa reprise par Michel de Nonancourt, cette entreprise multiplie les investissements et les avancées en production, en logistique et en gestion.
Alliansys se veut une vitrine pour la sous-traitance française. C’est ce que nous a indiqué Michel de Nonancourt, le président de la société ainsi son propriétaire,avec la société Majest, depuis février dernier (finalisation de l’opération).
La démarche des propriétaires et des équipes Alliansys vient d’ailleurs d’être récompensée par l’attribution par la FIEEC du prix de la recherche appliquée, prix dit 4.0 récompensant une entreprise ayant adopté une stratégie (au plan des process, des produits et des personnes) visant à la faire évoluer vers l’industrie du futur.
Pour cela, « Alliansys poursuit une veille technologique active concernant notamment les bonnes pratiques de production mises en place à l’étranger », nous a indiqué Michel de Nonancourt. Ensuite, la société sait faire preuve de créativité en trouvant des astuces permettant d’augmenter la productivité de ses ateliers. Exemple : « Alliansys est la première en France à utiliser un robot de brasure. Ce robot, qui est en fonctionnement depuis un an chez nous, est une adaptation d’une machine qui vient de Chine », annonce M. de Nonancourt.
En outre, les équipes d’Alliansys ont créé un couplage entre ce robot et une imprimante 3D de façon à ce que cette dernière crée des gabarits pour les cartes électroniques, gabarits qui servent à tenir les composants après leur pose et avant le brasage, lors du retournement de la carte.
Alliansys prévoit d’acheter deux à trois nouveaux robots de ce type pour améliorer la fluidité de sa fabrication. « Il faut robotiser tout ce qui peut l’être », estime Michel de Nonancourt. Cela, afin de « livrer au client les quantités voulues par ce dernier – qui sont évidemment variables – dans les délais les plus courts ».
Des investissements dans tous les domaines
Dans le cadre d’un plan courant de 2016 à 2018, le sous-traitant a investi dans de nouveaux matériels. Ainsi, il a acquis deux équipements Yamaha de pose de composants CMS, de dernière génération, qui lui permettent de doubler sa vitesse de pose de CMS. Il s’est également doté d’un système automatique de présentation des boîtiers de composants et a fait l’acquisition d’une machine dédiée à la pose automatique de composants traversants ce qui assure à l’atelier une vitesse de pose de 20 000 composants/heure.
« Il faut savoir investir dans de tels équipements pour augmenter les performances en production », assure le président. « Nous avons gagné des marchés parce que nous savons prendre en charge des composants de taille 0201 », poursuit-il.
Toujours au plan de la production, pour mieux servir des marchés en devenir comme celui des objets connectés, Alliansys étudie, en ce moment, un partenariat avec une société spécialisée dans la plastronique. Cette discipline conjugue plasturgie et électronique : elle est à l’origine des « plastiques intelligents » qui sont des structures en plastique porteuses de circuiteries électroniques.
De façon à mieux servir ces clients, et notamment à raccourcir les délais de production et de livraison, Alliansys investit également dans de nouveaux outils informatiques. L’ERP a été doté de nouvelles fonctionnalités de façon « à augmenter la traçabilité des produits, le suivi et l’agilité en production, ainsi que la logistique».
Avec tout cela, le sous-traitant estime pouvoir capter des projets davantage grand public, c’est-à-dire portant sur de plus grands volumes, des projets souvent en provenance de grands groupes. Les marchés d’Alliansys sont très divers. Citons le médical (matériels BodyCap…), le lighting, le ferroviaire (capteurs pour la localisation d’objets…), l’énergie avec l’aide à la conception et la fabrication de l’EnertTic, un matériel de gestion en temps réel de la consommation électrique des bâtiments et des process industriels, commercialisé par Objenious, la filiale IoT de Bouygues Telecoms.