L’aggravation du manque de prévisions de la part des clients des fabricants de cartes électroniques conduit les fabricants en question à davantage sous-traiter le vernissage, opération requérant expertise et équipements spécifiques. Soudotique, qui a investi dans des équipements automatisés, devrait continuer à bénéficier de cet état de fait.
« En trois ans, nous sommes passés de quatre à six personnes chez Soudotique. Et en 2018, nous avons investi dans un système automatisé de vernissage de cartes électroniques, qui permet de traiter des séries conséquentes avec une grande réactivité », nous a déclaré Christophe Blanadet, le président de Soudotique, spécialiste du vernissage, du résinage et de l’enrobage des dispositifs électroniques.
Cet investissement répond à une croissance de la demande de vernissage des cartes électroniques, elle-même liée à l’aggravation du manque de prévisions de la part des clients des fabricants de cartes électroniques. En effet, « ceux qui incluent en interne une activité de vernissage – qui sont de grandes entreprises- ont du mal à faire face à des afflux de commandes qui dépassent leurs capacités de traitement… Ne pouvant garantir un programme d’investissements en équipements et en hommes assurant un retour sur investissement suffisant du fait même des aléas de commandes de leurs clients, ils se tournent vers des spécialistes du vernissage, comme Soudotique », explique M. Blanadet. D’où l’optimisme de ce dernier pour les années à venir.
Des marges bénéficiaires en baisse
Rien n’étant parfait en ce bas monde, la pénurie de composants joue, pour sa part, contre les entreprises de vernissage de cartes. La pénurie de composants qui sévit depuis presque deux ans a pour conséquence une diminution des marges des sous-traitants de l’électronique – du fait de la nécessité pour ces derniers de constituer des stocks de composants, de différer des livraisons par manque d’un ou deux composants de la nomenclature, et de payer plus cher certaines références devenues rares. Ce qui conduit les dits sous-traitants à négocier encore plus âprement que d’habitude les prestations qu’ils sous-traitent, notamment le vernissage, ainsi que nous l’a annoncé Christophe Blanadet. « Ils ont du mal à comprendre qu’une prestation de vernissage puisse coûter 2,50 euros », remarque-t-il.
En outre, et de manière beaucoup plus générale, les clients renâclent à comprendre qu’outre le vernissage à proprement parler, l’activité du vernisseur inclut des opérations auxiliaires qui doivent, elles aussi, être rémunérées (chargement et déchargement des palettes de cartes, constitution des dossiers…).
Les coûts fixes de ces opérations pèsent évidemment davantage en cas de petites séries (50 cartes, par exemple) que de grandes séries (au-delà de 5 à 10 000 pièces).
La grande série, qui est moins « tatillonne » sur les frais de péri-vernissage, est aussi globalement plus intéressante financièrement pour Soudotique.
Or, M. Blanadet se félicite que « Soudotique ait de plus en plus de commandes de grandes quantités». Celles-ci correspondent à des afflux liés aux manques de prévisions précédemment évoqués.
Et si Soudotique peut honorer de telles commandes c’est en raison de sa réactivité : « il arrive qu’on reçoive une palette de cartes et qu’on vernisse celles-ci avant même d’avoir en mains le bon de commande correspondant », nous a confié M. Blanadet. Ce qui révèle aussi une grande confiance entre Soudotique et de tels clients.
D’une manière générale, le responsable de Soudotique reconnaît qu’il y a de moins en moins de difficultés de paiement (recouvrements et délais).
Un robot de dépose intelligent en 2020
A l’avenir, Soudotique devrait se doter, dès 2020, d’un robot de dépose intelligent qui permet la reconnaissance de pièces dont la position est décalée par rapport à ce qu’elle devrait être. Ce qui représentera un investissement de l’ordre de 30 à 40K€.
M. Blanadet se dit aussi intéressé par les vernis à séchage par UV (séchage très rapide). Et, d’une manière générale, la demande devrait continuer à croître car les cellules de vernissage installées chez les grands sous-traitants souffrent de plus en plus d’une perte de compétences liée au départ à la retraite de personnes expertes.