Ce groupe, qui réunit Asica, Sicap, CMS Industrie et CMS Services, met en place une stratégie et des outils visant à mieux comprendre les besoins des clients et à mieux y répondre : CRM, enquêtes de satisfaction, évaluations, surveillance étroite des délais de livraison…
C’est en août dernier que le groupe Prenveille (240 personnes, 35 M€ de chiffre d’affaires) a fait son apparition sur la scène de la sous-traitance française en électronique. Il s’est constitué à partir du regroupement des entreprises Asica (St Malo, orienté médical et certifié ISO 13485), Sicap (Granville, racheté en 2016, orienté aéronautique et certifié EN9100), CMS Industrie (Ste Foy l’Argentière près de Lyon, acquis en 2018, orienté ferroviaire et certifié Iris) et CMS Services (filiale de CMS Industrie, basée à Moirans près de Grenoble et spécialisée dans la fourniture rapide de prototypes et de petites séries).
Ce groupe réalise l’assemblage de cartes électroniques et l’intégration de matériels pour des petites et moyennes séries. Il est taillé pour répondre à des demandes en provenance tant des start-ups que des donneurs d’ordres traditionnels de l’industriel et sert les marchés normés que sont ceux de l’aéronautique, du médical ainsi que de l’ensemble “ferroviaire et matériels roulants”. Au plan géographique, l’ensemble couvre une grande partie du territoire, ce qui lui permet d’être proche des clients.
Ce groupe a notamment été créé pour atteindre une taille critique de façon à mieux aborder le passage à l’industrie 4.0. A terme, « l’objectif est de devenir une ETI (50 M€ de chiffre d’affaires) », avoue Pascal Prenveille, le directeur général du groupe. Il ajoute aussitôt que l’accent est mis sur l’autonomie de fonctionnement de chacun des sites.
4M€ d’investissements sur 3 ans
Le groupe Prenveille a mis sur pied et poursuit un programme de développement, dit Business Explorer, doté de 4M€ sur 3 ans (2018-2020). Ce programme est centré sur la satisfaction-client. Il est à l’origine d’actions visant à mieux communiquer avec les clients, à mieux comprendre les impératifs et les contraintes de ceux-ci, et à mieux leur faire comprendre les contraintes auxquelles est soumis le sous-traitant.
Les chargés d’affaires sont par exemple amenés à réaliser des comptes rendus mensuels avec les clients de manière à aborder tout problème se faisant jour. Le service marketing procède à des enquêtes auprès des clients, enquêtes visant à évaluer les actions du groupe. Et le groupe vient de mettre en place un outil de CRM (Customer Relationship Management) en charge de dépister les problèmes très en amont.
« Je suis particulièrement attentif, pour ne pas dire obsédé, par le respect des délais de livraison (On Time Delivery ou OTD) », souligne aussi M. Prenveille. En cas de dérive, il intervient personnellement auprès des clients pour comprendre le problème et y trouver une solution – en liaison avec ses équipes et, le cas échéant, des fournisseurs.
« J’estime que dans nos métiers, qui sont très techniques, l’écoute du client n’est parfois pas toujours suffisante. Or, nous devons être extrêmement attentifs à nos clients de façon à leur proposer des solutions qui peuvent leur permettre de créer une vraie différence concurrentielle sur leurs marchés… Au besoin, je m’implique et m’engage personnellement avec les équipes », résume le directeur général.
Des investissements en production
Le respect des délais de livraison repose, en grande partie, sur la réactivité des sites de production. La centralisation des activités au niveau du groupe étant susceptible de créer des relais supplémentaires et risquant, de ce fait, de générer des délais additionnels, pour éviter toute détérioration de la réactivité, et mieux encore pour améliorer cette réactivité, il a été décidé que chaque site demeurerait autonome quant à son fonctionnement.
Le groupe n’intervient, dans la pratique, qu’à deux occasions : lors de la définition annuelle des stratégies à adopter avec les fournisseurs, d’une part, et en cas de retards dans les livraisons des fournisseurs, d’autre part ; dans ce dernier cas, le groupe émet des « relances préventives ».
Par ailleurs, les communications inter-sites et les partages d’expertises technologiques sont à l’ordre du jour. « Notre objectif est d’allier l’expertise d’un groupe et la flexibilité d’une PME », résume Pascal Prenveille.
Le Business Explorer a aussi pour objectif de se préparer au passage à l’industrie 4.0 : « l’aller vers l’industrie du futur passe par le Lean », estime, à ce sujet, M. Prenveille. « Parce qu’il clarifie les actions et permet d’améliorer les outils en place, le Lean est un passage obligé vers la numérisation », précise-t-il. D’où l’accent mis sur le Lean ainsi que sur les investissements en outils de numérisation (ERP, MES, CRM…).
Le groupe a aussi investi de façon conséquente en équipements de production : concernant l’assemblage de composants CMS sur les cartes, il a augmenté de 25% la capacité de traitement de Sicap, qui affiche aujourd’hui une capacité totale de pose de 70 000 composants/heure ; il vient d’installer une nouvelle ligne (40 000 composants/h) chez CMS Industrie, ce qui a permis de faire passer la capacité totale de pose de ce site à 60 000 composants/h ; en ce qui concerne Asica, l’augmentation de capacité a eu lieu en 2017, l’usine présentant aujourd’hui une capacité globale de traitement de 70 000 composants/h ; et il vient d’installer chez CMS Services une nouvelle ligne d’assemblage taillée pour la prise en charge des prototypes et des petites séries , la capacité actuelle de ce site étant de 10 000 composants/h. Au total, le groupe inclut 7 lignes CMS représentant une capacité de 210 000 composants/h.