Ce leader mondial de l’épitaxie par jet moléculaire participe à des programmes de recherche en Cmos avancé, en matériaux III/V sur silicium et en écrans Oled de grande surface, dont les résultats déboucheront sur des commandes.

Riber est le spécialiste mondial de l’épitaxie par jet moléculaire (MBE pour Molecular Beam Epitaxy), une technique de croissance de matériaux sur substrat qui sert à la mise au point de composants dotés de caractéristiques difficiles à obtenir autrement.

Aujourd’hui, Riber livre des équipements MBE à des industriels de trois domaines : les fabricants de composants RF, les fabricants de lasers (lasers de guidage, par exemple) et les fabricants de composants réalisés en matériaux III/V (pour la détection nocturne, utilisée par les militaires, par exemple).

Toutefois, de nouveaux marchés se dessinent. Avec le Big Data, les Data Center auront besoin de composants fabriqués en matériaux III/V sur silicium résistants aux températures élevées.

Ces bonnes perspectives minimisent le recul des ventes 2013 de Riber en machines MBE: baisse de 13% par rapport à 2012 à 16,9 millions d’euros. Soit 17 matériels, tous vendus à des laboratoires de recherche.

« Nous mettons l’accent sur les laboratoires de recherche car la recherche constitue un marché résilient qui n’obéit pas à des cycles à la différence de la production de semi-conducteurs », souligne Olivier Handschumacher, directeur financier de Riber. En outre « en Asie et en Europe, les budgets de recherche pour ces domaines sont en croissance », remarque M. Handschumacher. Or, la Chine représente le premier marché de Riber pour les matériels MBE.

Des sources d’effusion pour la fabrication d’écrans TV à Oled

Dans le cadre d’une diversification qui a rapidement pris de l’importance, Riber conçoit et fabrique également des sources d’effusion. Ces sources d’effusion servent à sublimer les matériaux qui sont déposés sur des substrats (wafers). Riber agit alors en sous-traitant de rang 1, fournissant des sous-ensembles qui sont intégrés dans des équipements servant à la fabrication d’écrans Oled – utilisés dans les smartphones… – et à la fabrication de cellules photovoltaïques couche mince.

En 2013, cette activité a généré un chiffre d’affaires de 1,3M€, montant en baisse de 35% par rapport à 2012 (après -83% en 2012).

En ce qui concerne le solaire couche mince, ce recul de ventes s’explique du fait « de l’encombrement du marché du photovoltaïque et du dumping pratiqué par certains, qui en résulte; ce contexte ralentit le lancement sur le marché de sources d’effusion de nouvelle génération », estime Olivier Handschumacher.

En ce qui concerne les écrans Oled, le problème est d’ordre technologique : de nouvelles sources sont attendues pour 2016, qui permettront la production d’écrans Oled de grande surface destinés notamment aux TV. Elles seront issues de recherches menées conjointement par Riber et deux grands groupes coréens de l’électronique. La Corée du Sud est d’ailleurs un débouché important pour Riber qui y a installé, en septembre 2013, une filiale dédié au commerce, au service et à la maintenance.

L’an passé, au total, Riber a réalisé un chiffre d’affaires de 23,5 millions d’euros, en baisse de 14% par rapport à 2012. Le résultat opérationnel a atteint 0,2M€ contre 2M€ en 2012, et le résultat net, 0,2M€ contre 1,9M€ en 2012.

Mais l’avenir s’annonce meilleur du fait des retombées des recherches en cours ainsi que d’autres recherches. Parmi celles-ci, citons la refonte du logiciel de pilotage des machines de façon à rendre plus conviviale la solution existante.