En connectant les véhicules autonomes à l’infrastructure (V2X), Renault et Sanef espèrent se rapprocher de l’objectif de réduire à néant le nombre d’accidents fatals et d’offrir plus de temps libre aux voyageurs. Des expérimentations sont en cours afin d’étudier le franchissement des barrières de péage et des zones de travaux par les véhicules autonomes.
Renault et Sanef, premier opérateur mondial d’autoroutes, propriété du groupe Abertis,viennent d’annoncer une coopération pour développer les communications entre les véhicules autonomes et les infrastructures routières, et tester le passage des barrières de péage ainsi que l’approche des zones de travaux. Ce partenariat contribue aux objectifs communs visant à accroître la sécurité routière, afin d’éliminer la mortalité sur les routes et à créer une expérience de conduite « eyes off/hands off » pour donner du temps libre aux voyageurs.
Les deux entreprises travaillent ensemble pour façonner le véhicule de demain en intégrant les infrastructures, en connectant les véhicules entre eux et à l’infrastructure (V2X), dans le cadre du projet européen Scoop. Cette expérimentation, réalisée en France, avec les prototypes autonomes mis au point par Renault représente une première étape, qui sera prochainement étendue à d’autres pays.
Une opération aussi simple que de passer une barrière de péage ou une zone de travaux représente un défi majeur pour les véhicules autonomes dans le cadre d’un trajet continu « eyes off/hands off ». C’est ce défi auquel répondent Renault et Sanef afin de proposer une expérience de conduite plus sûre.
Renault et Sanef ont lancé un projet pilote en juin 2016 afin d’étudier le comportement des véhicules autonomes de Renault à l’approche des barrières de péage et des zones de travaux. Cette expérimentation est conduite en Normandie, sur l’autoroute A13 grâce à l’infrastructure connectée (V2X) développée par Sanef. Ce test continuera jusqu’au milieu de l’année 2018.
Pour le passage d’une barrière de péage, le véhicule reçoit l’information de l’infrastructure environ un kilomètre avant le péage pour accéder à une file accessible, compatible avec les véhicules autonomes. Avant d’arriver sur la zone, le véhicule anticipera sa position et adaptera sa vitesse en réduisant son allure grâce aux panneaux de signalisation. S’approcher de la barrière de péage est un point crucial avec l’absence de marquage au sol.
Pour assurer le guidage, le véhicule autonome de Renault utilise des lignes virtuelles dérivées d’une carte haute définition des lieux. L’accès à la voie dédiée se fait à une vitesse inférieure à 30 km/h, tandis que les capteurs maintiennent le véhicule au centre de sa file. Durant la phase d’accélération, le même système de voie virtuelle est utilisé. Evidemment, le véhicule est également capable de détecter les autres automobiles et adapte son comportement et sa trajectoire en conséquence. Dès que le marquage au sol est restauré, le véhicule autonome de Renault peut continuer son trajet normalement.
Parmi les principaux acteurs du projet européen Scoop, Renault et Sanef collaborent déjà avec d’autres partenaires de l’industrie pour effectuer des tests grandeur nature sur des équipements permettant à l’infrastructure routière de communiquer avec les véhicules et aux véhicules de communiquer les uns avec les autres en utilisant un système Wi-Fi courte portée (ITS G5) qui autorise des échanges longues distances (plusieurs centaines de mètres). Ces tests ont lieu sur différents sites en France. Des unités de communication sont installées aux abords des routes et permettent l’échange d’informations avec l’équipement à bord du véhicule.