Le fonds Ardian avait reçu fin décembre plusieurs offres pour le rachat de Photonis et est en négociation depuis début février avec le groupe américain d’ingénierie et d’électronique Teledyne, a confirmé à l’AFP une source proche du dossier.
Le gouvernement suit de près la cession de Photonis par le fonds Ardian qui en est encore à ce jour propriétaire mais qui a déclaré son intention de vendre cette société depuis le mois de septembre 2019. Photonis, ETI spécialisée notamment dans les instruments de vision nocturne pour la défense, est une entreprise stratégique pour nos intérêts nationaux, et si aucun industriel français ne s’est à jour déclaré intéressé, il pourrait tomber dans les filets d’un repreneur américain.
Le nom de Teledyne est parfois cité, mais « aucune décision » n’a encore été prise pour valider une telle opération, a indiqué le ministre de l’Economie Bruno Le Maire. « Nous allons regarder toutes les options industrielles. Ce qui compte pour moi c’est que Photonis soit intégrée dans une chaîne de valeur industrielle qui valorise cette technologie et qui permette à l’entreprise de se développer », a-t-il déclaré sur Sud Radio il y a quelques jours.
Le fonds Ardian avait reçu fin décembre plusieurs offres pour le rachat de Photonis et est en négociation depuis début février avec le groupe américain d’ingénierie et d’électronique Teledyne, a confirmé à l’AFP une source proche du dossier. Thales, pressenti comme acheteur potentiel, aurait pu jouer le rôle de chevalier blanc, mais il ne semble pas intéressé.
Photonis, société basée à Mérignac près de Bordeaux (Gironde) et qui possède cinq usines en France, aux Pays-Bas, aux Etats-Unis et au Mexique, est spécialisée dans la photo-détection. Elle compte plus de 1000 salariés et travaille pour les secteurs de l’aéronautique, de la recherche ou encore de la défense.
Aussi, le gouvernement surveille de près cette vente via le dispositif de contrôle des investissements étrangers en France, grâce auquel il peut bloquer l’acquisition d’une entreprise française par un groupe étranger si elle revêt un intérêt stratégique pour le pays et si elle permet la fuite de technologies sensibles à l’étranger. Il peut aussi imposer que soit associée une partcipation minoritaire d’une entreprise française dans une éventuelle prise de contrôle par un groupe étranger. « Nous serons très attentifs au respect de nos intérêts et de notre souveraineté », a déclaré Bruno Le Maire.