La transaction fait entrer le principal fournisseur de coeurs Risc dans l’escarcelle du numéro un mondial des processeurs graphiques.
La folle rumeur courait depuis l’été, c’est désormais chose faite : Nvidia a conclu un accord définitif avec le japonais SoftBank portant sur le rachat de sa filiale Arm, pour un montant d’environ 40 milliards de dollars. Le leader mondial des processeurs graphiques s’offre donc le leader mondial des cœurs Risc disponibles sous forme d’IP. Longtemps resté indépendant, l’anglais Arm était tombé dans l’escarcelle de SoftBank en 2016 pour 31 milliards de dollars. Ce holding japonais protéiforme doit toutefois se désendetter, d’où la revente d’Arm aujourd’hui. La transaction se fera à la fois par apport de cash (12Md$) et échange d’actions (21,5Md$), auxquels s’ajouteront 1,5Md$ distribués aux salariés d’Arm pour faciliter une transition en douceur et 5Md$ assujettis aux performances financières à venir d’Arm. SoftBank prévoit de conserver une participation inférieure à 10% dans Arm au terme d’une transaction qui devrait être effective d’ici le début de l’année 2022.
Nvidia a promis la construction sur le campus de Cambridge, où est né Arm, d’un centre d’excellence mondial de rechercher en intelligence artificielle, incluant un incubateur pour start-up, un supercalculateur flambant neuf et un centre de formation IA pour développeurs. Le site servira également de tête de pont pour Nvidia en Europe, d’où il coordonnera ses actions envers les universités, industriels et start-up du Vieux continent.
Si les synergies étaient quasi-inexistantes entre le fournisseur de cœurs Cortex et SoftBank, ce ne sera pas le cas avec Nvidia. Ce dernier entend en effet combiner les briques technologiques des deux entités pour renforcer son propre catalogue, notamment dans le domaine de l’intelligence artificielle. Nvidia promet bien évidemment de maintenir la neutralité d’Arm vis-à-vis de tous les fournisseurs de semi-conducteurs utilisant les coeurs Cortex… y compris les concurrents potentiels de Nvidia.