L’entreprise finlandaise taille dans les effectifs de sa filiale Alcatel-Lucent pour réduire ses coûts. Elle a annoncé au mois d’octobre dernier un plan d’economies de 700 M€ d’ici a 2020.
Mauvaise nouvelle pour les salariés d’Alcatel-Lucent, la filiale française du géant Nokia. L’équipementier finlandais a annoncé un vaste plan de réduction des coûts qui va toucher l’Hexagone. Au total, ce sont 460 postes qui seront supprimés en 2019 et 2020. La plupart des activités et fonctions centrales sont concernées, a indiqué le groupe dans un communiqué. En revanche, les activités R&D en France, ainsi que les trois filiales françaises – Nokia Bell Labs France, Alcatel Submarine Networks (ASN) et Radio Frequency Systems (RFS) – ne seront pas touchées.
Nokia, toutes filiales confondues, emploie 5516 salariés en France, a indiqué l’entreprise à l’AFP. Rachetée par le finlandais début 2016, Alcatel-Lucent, qui est concernée par les suppressions d’effectifs, compte 4136 salariés, selon le groupe. Nokia, ex-champion de la fabrication de téléphone mobile, a été pris à revers par l’explosion des smartphones et se concentre désormais sur la fabrication d’équipements pour les opérateurs des télécommunications. Le groupe mise beaucoup sur le prochain développement de la 5G, où il est engagé dans une compétition mondiale, notamment avec le suédois Ericsson, le chinois Huawei ou le coréen Samsung.
Déjà deux plans de restructuration pour Alcatel-Lucent
Depuis son rachat, Alcatel-Lucent a déjà été visée par deux plans de restructuration, en mai 2016 (- 400 salariés) et octobre 2017 (- 450 salariés). Cette fois, « 460 postes, ce sont 30 % des fonctions support en France, activités déjà fortement touchées lors des deux plans précédents », a réagi la CFDT, premier syndicat chez Alcatel-Lucent, en s’insurgeant contre un plan. Le projet sera présenté au comité social et économique central (CSEC) le 24 janvier, a précisé ce syndicat, qui évoque une menace « réelle » de licenciements « coercitifs ».
Pour la CGT, avec ce nouveau plan, « Nokia veut encore augmenter sa rentabilité en poursuivant les délocalisations d’activités vers les pays low cost ». Pourtant, « les services installés en Hongrie et ailleurs n’absorbent pas la charge de travail transférée lors du précédent plan », relève ce syndicat. La CGT souligne que le géant finlandais n’a jamais tenu l’engagement pris lors du rachat.
En octobre, le groupe finlandais avait annoncé un nouveau plan mondial d’économie de 700 M€ d’ici à 2020. Sur l’ensemble de l’exercice 2017, Nokia a fait état d’une perte nette de 1,49 milliard d’euros, doublée par rapport à 2016, imputable aux coûts d’exploitation dans un marché des réseaux en repli. Le chiffre d’affaires du groupe avait reculé lui de 2%, à 23,1 milliards d’euros.