Jabil, l’ancien propriétaire de l’usine, et Mercatech, le fonds repreneur du site, doivent toujours de l’argent (18,75 millions de dollars) à l’entreprise brestoise qui s’achemine vers la cessation de paiement.
Rien ne va plus pour l’ex Jabil Brest (rebaptisé Competence) : le conciliateur judiciaire nommé pour statuer sur le différend opposant l’entreprise brestoise à son repreneur (le fonds américain Mercatech) et à son ancien propriétaire (le sous-traitant Jabil) a convoqué ces deux sociétés pour le 3 février.
Il leur a fait savoir que si elles n’apportaient pas d’éléments concrets, Competence France (société réunissant les ex sites Jabil de Brest et de Gallargues dans le Gard) serait immédiatement placée en cessation de paiement.
Des procédures pénales seraient alors engagées contre Jabil et Mercatech pour récupérer les sommes dues à Competence France (12,5 M$ de la part de Mercatech qui les lui a empruntés en juillet 2010, et 6 M$ de la part de Jabil correspondant à des impayés).
“La direction de Jabil Brest a laissé entendre que des licenciements sont désormais quasiment inévitables même s’ils ne concernent pas la totalité du personnel“, indique Serge Roudaut, délégué syndical FO pour le site
En Italie, le scénario est le même qu’à Brest, et avec les mêmes acteurs, pour l’ex usine Jabil de Marcianise (800 personnes).
Le lundi 24 janvier, les salariés ont bloqué les accès du site de Marcianise pour protester contre l’incapacité du fonds Mercatech à honorer ses promesses. Là aussi, Mercatech n’a pas réussi à apporter les fonds nécessaires à la mise en place d’une unité de production de panneaux solaires.
Pire encore, dès octobre, 2 mois après le rachat de cette usine donc, il apparaissait qu’en 2011, Marcianise serait en sous-charge de 50 % environ par rapport à 2010, ce qui augurait de licenciements.
Enfin, comme pour Brest, Mercatech n’a pas réussi à disposer de suffisamment d’argent pour financer les activités courantes de Marcianise (et de Cassina de Pecchi, autre site italien repris à Jabil en juillet 2010). Bilan : Marcianise doit de l’argent à ses fournisseurs. Selon les syndicats italiens, en 6 mois, Marcianise et Cassina de Pecchi se seraient endettés de 75M$.