La start-up a finalisé sa première levée de fonds, notamment grâce au concours de CEA Investissement, d’Innovacom et de sociétés de gestion de patrimoine privé.
Aryballe Technologies, que nous avions choisi comme start-up du mois dans notre magazine “ElectroniqueS”, en décembre 2014, et qui a mis au point un prototype de nez électronique capable de reconnaître les odeurs, vient d’annoncer une levée de fonds de 2,6 millions d’euros. Un apport qui devrait lui permettre de financer sa croissance et de lancer l’industrialisation de son prototype NeOse.
Fondé en 2014 par Tristan Rousselle, Delphine Pau et Sam Guilaumé, Aryballe Technologies a mis au point, en moins de deux ans, son premier capteur d’odeurs universel qui imite les récepteurs olfactifs humains. La start-up a finalisé sa première levée de fonds, notamment grâce au concours de CEA Investissement, d’Innovacom et de sociétés de gestion de patrimoine privé.
Cette levée de fonds sera l’occasion pour la start-up d’entamer la phase d’industrialisation de sa solution NeOse, avec une mise sur le marché prévue dans moins d’un an. Pour l’instant, la base, en constante progression, reconnaît 150 odeurs, alors que le nez humain en reconnaît 10 000 !
Le dispositif proposé par la société est au carrefour de plusieurs domaines. Elle associe, en effet, électronique, optique, fluidique et chimie. Il se présente sous la forme d’un prisme ou « nez de requin» dont la surface est recouverte d’une fine couche d’or et qui transforme les interactions chimiques en interactions lumineuses. En effet, lorsque l’or est éclairé, il va se produire une diffraction de la lumière qui va aboutir à ce que l’on appelle en physique le phénomène de Plasmon. Les molécules enfermées dans le prisme constituent des récepteurs capables d’interagir avec des composés olfactifs, c’est-à-dire avec les odeurs. Chaque odeur est associée à un capteur chimique différent. Pour mesurer le résultat de l’interaction, les capteurs génèrent des images sous forme de points blancs sur une caméra et chaque combinaison ainsi obtenue est unique et associée à une odeur.
Les informations récoltées sont envoyées, via un module électronique à base de microprocesseur qui réalise l’analyse des images, dans une base de données de référence. A chacune d’elle est associé un code-barres qui pourra ensuite être comparé à de nouvelles informations issues de nouvelles expérimentations. «Certes, nous ne sommes pas les seuls sur le créneau des nez électroniques, mais très rares sont les sociétés, qui comme nous, sont présentes sur le marché des multicapteurs chimiques. Nous sommes d’ores et déjà capables de reconnaître une trentaine d’odeurs », estime Tristan Rousselle. Il est à noter que, dans ce dispositif, il n’y a pas d’afficheur. L’appareil communique via le standard Bluetooth.