La situation de la division DPG (Digital Products Group) de STMicroelectronics, qui est dans la tourmente en raison de lourdes pertes, inquiète les pouvoirs publics qui verraient d’un mauvais oeil une cession de cette activité jugée stratégique pour les industriels de la défense et de l’aérospatial.
Dans une note confidentielle de Bercy, que “Challenges” s’est procuré, est à nouveau évoquée une restructuration, voire une vente de la division DPG (Digital Products Group) de STMicroelectronics dont l’activité a essuyé de lourdes pertes équivalentes à un tiers de ses ventes en 2014.
Or, selon cette note, une cession de la division DPG “se traduirait par la destruction irréversible des atouts stratégiques dans le domaine du semi-conducteur” et par la “fragilisation, voire la remise en cause, de l’ensemble de l’écosystème grenoblois de la nanoélectronique qui compte 20000 emplois”. Elle évoque également la perte d’une filière stratégique pour les industriels de la défense et de l’aérospatial.
La division DPG (Digital Products Group), a réalisé 1,1 milliard de dollars de ventes, soit 15% des 7,4 milliards de chiffre d’affaires en 2014 avec un effectif de 2500 salariés. Elle fabrique des circuits pour décodeurs, des puces spécialisées et des capteurs d’images, marché où règnent Intel, Samsung ou encore Qualcomm.
Les syndicats craignent a minima 1000 suppressions de postes, quasi-exclusivement en France.
Yazid Sabeg aurait formulé une proposition de reprise
Très inquiets, ils ont été reçus le 21 septembre dernier par des conseillers de François Hollande. Parmi les plans de sauvetage imaginés, Bpifrance pourrait être appelé à la rescousse. Autre éventualité pour conserver cette activité en France et préserver notre souveraineté sur les technologies mises en oeuvre sur le sol français, la vente à une entreprise ou à un industriel français. Mais existe-t-il au moins un chevalier blanc qui en aurait la volonté… et surtout les moyens.
Yazid Sabeg, qui s’était illustré avec la reprise d’Altis il y a cinq ans avec un appui financier de 60 M€ venant de Serge Dassault, serait candidat, selon “Challenges”, à un rachat de la division DPG. Mais ce dernier a démenti avoir formulé une proposition, et évoque tout juste “une demande d’information”. De toute façon, cette candidature n’est pas vue d’un bon oeil par Bercy.