Devant les protestations ayant fait suite aux infractions constatées au moment de la cession et après celle-ci, Jabil a fait machine arrière.
Jabil vient d’annoncer qu’il rachète à Mercatech les usines françaises et italiennes vendues à ce dernier en juillet 2010, c’est-à-dire les sites de Brest, Gallargues, Cassina de Pecchi et Marcianise. “C’est un énorme soulagement pour tous les salariés“, indique Serge Roudaut, délégué syndical FO de Competence Brest.
L’opération de juillet avait eu des conséquences désastreuses pour les usines en question (rebaptisées Competence). Le fonds américain d’investissement Mercatech avait emprunté l’argent (12,5 M$) du fonds de roulement des sites et n’avait pas mis sur pied le programme de diversification en fabrication de tuiles solaires, prévu lors de la cession.
Du fait des ponctions de Mercatech, les ex usines Jabil ne pouvaient plus régler leurs fournisseurs et leur charge de travail avait décliné. D’autant plus que certains clients, parmi lesquels Alcatel et IBM – le principal donneur d’ordres de Gallargues -, avaient fortement diminué leurs commandes en fin d’année 2010.
En France, fin janvier dernier, le conciliateur judiciaire nommé pour statuer sur le différend opposant les entreprises de Brest et Gallargues à leur repreneur (Mercatech) et à leur ancien propriétaire (Jabil) avait d’ailleurs indiqué que sans éléments concrets, les deux usines françaises seraient placées en cessation de paiement et que des procédures pénales seraient alors engagées contre Jabil et Mercatech pour récupérer les sommes dues à Competence France.
En Italie, une audience était prévue demain, 23 février, auprès du tribunal des faillites; à l’issue de celle-ci, selon toute vraisemblance, Competence Italie aurait été placée en redressement judiciaire.