Saint-Fons traite les poudres luminophores extraites des lampes à économie d’énergie en fin de vie, et en tire un concentré de six terres rares. La Rochelle sépare ces six éléments. Le chimiste a investi 15 millions d’euros dans cette activité.
Le chimiste Solvay a inauguré, le 27 septembre dernier, son activité de recyclage des terres rares, basée dans ses usines de Saint-Fons (69) et de La Rochelle (17).
Cette activité a permis la création de 25 emplois sur les deux sites.
Le matériau de départ du recyclage opéré par Solvay est un extrait de poudres luminophores en provenance de lampes à économie d’énergie (lampes basse tension) usagées.
Ces lampes ont d’abord été collectées, triées et traitées par des sociétés spécialisées dans le recyclage de lampes (Récylum, notamment); ces sociétés se chargent de la valorisation du verre, du plastique…
L’agrégat de poudres luminophores que ces sociétés isolent est confié à l’usine de Saint-Fons de Solvay qui en tire un concentré de six terres rares (lanthane –photo-, cérium, terbium, yttrium, europium et gadolinium).
Ce concentré est ensuite acheminé sur le site de La Rochelle qui se charge, lui, de la séparation des différentes terres rares.
Pour la mise en place de cette activité, Solvay a investi 15 millions d’euros.
Le projet a démarré en 2007. Après deux années de R&D, est intervenue la phase d’industrialisation et de choix des sites pour l’activité de récupération- séparation des terres rares.
L’existence d’une filière française de collecte des lampes à économie d’énergie en fin de vie, qui sont riches en terres rares, a justifié la décision de Solvay de commencer avec ce type de produits.
Toutefois, le chimiste travaille aussi au recyclage des terres rares en provenance des batteries rechargeables NiMH (nickel-métal-hydrure) et des aimants des moteurs utilisés dans les éoliennes et les véhicules électriques.
La famille des terres rares regroupent 17 éléments aux propriétés chimiques comparables. Parmi ceux-ci, neuf sont plus spécifiquement utilisés dans l’industrie électronique et électrique: le dysprosium, l’europium, le gadolinium, le lanthane, le néodyme, le praséodyme, le samarium, le terbium et l’yttrium.
Ces terres rares ont pris de l’importance en devenant indispensables à la fabrication de matériels électriques à connotation écologique (moteurs d’éoliennes et de véhicules électriques, ampoules basse consommation…) ainsi que de produits électroniques grand public (écrans plats, téléphones mobiles, micro-ordinateurs…).
Leur diffusion ne date cependant que des années 60, quand on a commencé à savoir les produire en grande quantité.