Ce partenariat avec STMicroelectronics, déjà fournisseur de semi-conducteurs destinés à l’automobile, notamment pour Tesla et BMW, pourrait propulser Huawei dans le peloton de tête des acteurs de la conduite autonome. Parmi les premiers projets de développement conjoints, figurent également des puces pour la gamme de smartphones Honor de Huawei.
Huawei Technologies travaille avec STMicroelectronics pour co-concevoir des puces pour mobiles et pour l’automobile afin de se protéger contre un probable durcissement des restrictions américaines à l’exportation à l’égard de la société chinoise, selon des sources qui se sont confiées au “Nikkei Asian Review”.
Cette nouvelle collaboration avec STMicroelectronics, qui est un fournisseur de capteurs de longue date pour Huawei, vise à accélérer les développements de la société chinoise en matière de conduite autonome, ont indiqué ces sources.
Le développement conjoint des puces aurait commencé dès l’année dernière, mais il n’a pas encore été annoncé publiquement. Huawei se prépare à des restrictions américaines plus strictes qui pourraient concerner des fabricants de semi-conducteurs tels que TSMC, s’ils utilisent des équipements de production américains pour fabriquer des puces pour Huawei.
Un partenariat avec STMicroelectronics sur certaines puces avancées, plutôt que de les concevoir en interne et de commander leur production directement auprès de fondeurs, pourrait aider à protéger Huawei contre de nouvelles restrictions américaines. Leur collaboration permettrait également à Huawei de sécuriser l’accès aux logiciels de CAO nécessaires au développement de puces avancées, fournis par deux sociétés américaines, Synopsys et Cadence Design Systems. Le président de Huawei, Eric Xu, avait admis l’été dernier que sa société ne pouvait pas obtenir le support de ces fournisseurs en raison de la liste noire établie par le département américain du Commerce.
Ce partenariat avec STMicroelectronics, déjà fournisseur de semi-conducteurs destinés à l’automobile, notamment pour Tesla et BMW, pourrait propulser Huawei dans le peloton de tête des acteurs de la conduite autonome, qui s’annonce être l’un des principaux secteurs concurrentiels pour les entreprises technologiques dans les années à venir.
Parmi les premiers projets de développement conjoints, figurent également des puces pour la gamme de smartphones Honor de Huawei, a déclaré l’une des personnes interrogées à ce sujet. La marque Honor est un booster de ventes pour Huawei, qui en a expédié 64 millions d’unités l’an dernier, sur un total de 240 millions de smartphones vendus par l’entreprise chinoise.
Le Nikkei Asian Review indique que les deux sociétés n’ont pas souhaité commenter ces informations au-delà des remarques publiques antérieures du P-dg de Huawei, qui avait averti que si de nouvelles restrictions étaient mises en place, son entreprise pourrait acheter des puces auprès d’autres fondeurs que TSMC, notamment auprès de Samsung Electronics.
La division Hisilicon de Huawei est l’un des plus importants développeurs de puces au monde et le premier concepteur de puces en Chine, concernant les puces pour mobiles et réseaux, ainsi que de puces pour modems pour le propre usage de Huawei. Elle est également le plus important développeur de puces pour caméras de surveillance au monde et un fournisseur essentiel de puces pour téleviseurs. Mais Hisilicon s’appuie actuellement sur TSMC – dont les usines produisent également des processeurs de base pour les iPhone d’Apple.
STMicroelectronics produit notamment des puces pour capteurs, telles que les gyroscopes, les accéléromètres, les capteurs de mouvement, optiques et les imageurs. Il est également l’un des principaux fournisseurs de puces pour l’automobile, aux côtés d’Infineon en Allemagne, de NXP aux Pays-Bas et de Renesas Electronics au Japon. Mais STMicroelectronics est loin derrière Huawei en termes de développement de puces pour mobiles. La société s’était retiré de ce domaine depuis que sa joint-venture, ST-Ericsson, spécialisée dans les processeurs pour applications mobiles, avait cessé ses activités en 2013.
Le P-dg de STMicroelectronics, Jean-Marc Chery, a déclaré le 22 avril qu’il ne pensait pas que son entreprise serait affectée par des restrictions américaines sur Huawei, car l’entreprise franco-italienne se spécialise dans les composants qui ne relèvent pas, selon lui, de la réglementation américaine sur le contrôle des exportations. Huawei est l’un des 10 meilleurs clients de STMicroelectronics.