Le numéro un mondial de la sous-traitance accorde une hausse de salaire de 70 % à ses 300 000 employés de Shenzhen, et fait école. Les salariés de Honda Shenzhen multiplient les grèves, sans que le gouvernement chinois n’intervienne…
Devant l’épidémie de suicides qui sévit dans ses usines de Shenzhen (Chine) – dix morts depuis janvier dernier – Hon Hai Precision, numéro un mondial de la sous-traitance, a décidé d’augmenter de 70 % les salaires des 300 000 employés de ses sites de Shenzhen.
En octobre prochain, ceux-ci passeront ainsi de 1 200 yuans (147 euros) par mois à 2 000 yuans (245 euros). En outre, les salaires des employés chinois de Hon Hai travaillant dans les autres régions de Chine (500 000) seront rehaussés.
Par contre, Hon Hai a aussi prévu de ne plus prendre en charge les restaurants, les dortoirs et les supermarchés destinés à ses employés. «Ce n’est pas le travail d’une société comme la nôtre », a déclaré à l’Associated Press, Arthur Huang, un porte-parole de Hon Hai.
Ce faisant, Hon Hai donne davantage de liberté à ses salariés. Il se défausse aussi d’une partie des frais de prise en charge de ses derniers.
En tout cas, le leader mondial du domaine fait école puisque son compatriote TPV Technology (16 000 salariés en Chine), qui, en janvier dernier, a déjà augmenté de 15 % les salaires de ses employés, a prévu une deuxième hausse en juillet prochain.
Ces augmentations et les récentes grèves de sites Honda basés à Shenzhen montrent que la Chine évolue socialement. N’étant pas intervenu lors de ces grèves, le gouvernement chinois a ainsi indiqué qu’il n’est pas opposé à cette évolution. Pékin, en effet, est obsédé par la peur d’une explosion sociale dans le pays.
Reste toutefois à la Chine qui vit une industrialisation à marche forcée, à trouver un système original de développement. Ce qui pourrait intéresser tous les pays de la planète.