Un groupe issu d’une telle fusion afficherait plus de 72 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur la base des résultats 2011, dépassant ainsi l’américain Boeing.
Après une “fuite d’informations” relayées par l’agence Bloomberg, EADS, la maison mère d’Airbus, et le groupe britannique BAE Systems viennent de confirmer qu’ils discutent d’un rapprochement qui créerait un nouveau géant européen de l’aéronautique et de la défense, un projet motivé notamment par la baisse des dépenses de défense en Europe et aux Etats-Unis.
Un groupe issu d’une telle fusion afficherait plus de 72 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur la base des résultats 2011, dépassant ainsi l’américain Boeing, tout en affichant une répartition plus équilibrée entre activités civiles et militaires. “Ce rapprochement éventuel serait mis en oeuvre par la création d’une nouvelle structure juridique à double cotation, au sein de laquelle les deux entreprises fonctionneraient comme un seul groupe”, a précisé BAE Systems dans un communiqué. Les actionnaires actuels de BAE détiendraient 40% du capital du nouvel ensemble et ceux d’EADS les 60% restants, a ajouté le groupe britannique. Un ratio proche du rapport actuel entre les capitalisations boursières actuelles des deux groupes (24,5 milliards d’euros pour EADS, 13,3 milliards pour BAE).
Des sources proches des discussions ont expliqué que celles-ci avaient réellement débuté en juin mais que la conclusion d’un accord n’était pas acquise en raison de la multiplicité des obstacles potentiels, qu’ils touchent à la réglementation, à la sécurité ou aux différences culturelles.
EADS a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 49,1 milliards d’euros, contre 23,9 milliards pour BAE Systems. Les deux groupes emploient 220.000 personnes dans le monde.
A titre de comparaison, le chiffre d’affaires de Boeing a atteint l’an dernier 68,7 milliards de dollars (53,3 milliards d’euros) et celui de Lockheed Martin, un autre grand nom américain de la défense, 46,5 milliards de dollars. BAE Systems et EADS sont déjà alliés entre autres dans le cadre du programme d’avion de chasse européen Eurofighter et de la coentreprise de missiles MBDA. Un rapprochement marquerait aussi le retour de BAE au sein d’Airbus et de ses sites britanniques. Le groupe britannique avait vendu en 2006 ses 20% dans le consortium. Les activités civiles d’EADS représentant près de 80 % du chiffre d’affaires, grâce à Airbus, le nouvel ensemble présenterait un profil en quasi équilibre entre civil et militaire, grâce à BAE dont l’essentiel de l’activité est militaire. Par ailleurs, les deux groupes se complètent bien géographiquement, puisque le géant britannique compte parmi les tout premiers fournisseurs du Pentagone, un marché qui résiste à EADS.