Cette décision met fin à la bataille que se livraient les deux groupes depuis plusieurs mois dans le cadre d’une opération qui, à 117 milliards de dollars, aurait été la plus importante du secteur.
Le projet d’acquisition de Qualcomm par Broadcom va finalement échouer. Donald Trump a en effet décidé de bloquer cette opération, estimant qu’elle portait atteinte à la sécurité nationale des Etats-Unis. Le président américain a pris un décret en ce sens sur la base des recommandations du Comité américain sur les investissements étrangers (CFIUS) qui avait décidé début mars d’examiner cette fusion après avoir été saisi par Qualcomm qui s’opposait aux visées de son rival.
Cette décision met fin à la bataille que se livraient les deux groupes depuis plusieurs mois dans le cadre d’une opération qui, à 117 milliards de dollars, aurait été la plus importante du secteur. Broadcom, dont le siège est à Singapour, avait pourtant annoncé avoir décidé de revenir s’installer aux Etats-Unis à compter du 3 avril pour tenter d’atténuer les inquiétudes des autorités américaines.
Le CFIUS, organisme réunissant plusieurs institutions, est chargé de décider si une fusion ou une acquisition menace les intérêts du pays en matière de sécurité.
Donald Trump s’était déjà opposé l’an dernier, sur la base des recommandations du CFIUS, au rachat du fabricant américain de microprocesseurs Lattice par un groupe étatique chinois appuyé par un fonds d’investissement américain. Cet organisme, dont les délibérations sont secrètes, avait également recommandé en 2016 à Barack Obama de s’opposer à l’opération entre le groupe allemand Aixtron et le fonds chinois Grand Chip en raison de la présence aux Etats-Unis d’une filiale du groupe allemand.
Dans une lettre rendue publique par le Wall Street Journal et envoyée aux deux groupes dimanche, le CFIUS montrait déjà ses réticences face à l’opération entre Broadcom et Qualcomm. L’administration Trump soupçonnait à mots couverts Broadcom d’agir comme paravent à des intérêts chinois. Elle craint que l’acquisition de Qualcomm ne permette à la Chine de s’immiscer dans le déploiement aux Etats-Unis des services de communications de type 5G dont Qualcomm est un des leaders grâce à ses nombreux brevets.
Le Wall Street Journal évoquait aussi la possibilité de voir le géant américain des microprocesseurs Intel se mêler à la bataille entre Qualcomm et Broadcom par le biais d’une offre de rachat de ce dernier. Mais cela ne sera donc pas nécessaire.