Le Pdg du site français a été démis de ses fonctions, rapporte “La Provence” et une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris après une plainte pour abus de bien sociaux déposée par les salariés de Rousset.
Selon le quotidien régional “La Provence”, Jean-Pierre Delesse, président de la filiale française de LFoundry, basée à Rousset, vient d’être démis de ses fonctions par les actionnaires allemands de l’entreprise. En proie à des difficultés financières, LFoundry est en quête d’un repreneur. Une situation qui perdure depuis la fin 2011, puisque LFoundry avait été contraint d’entamer une procédure de redressement judiciaire pour ses activités allemandes.
Jean-Pierrre Delesse aurait proposé une solution qui ne conviendrait pas à la maison mère, laquelle préfèrerait une solution faisant intervenir un investisseur saoudien selon le quotidien.
Il y a seulement quelques jours, la filiale française avait annoncé un investissement de 25 millions d’euros dans des projets R&D et d’innovation au cours des trois prochaines années. Nous ne savons pas, à ce stade, si cet investissement va être remis en cause, suite au départ du Pdg français.
Un comité d’entreptrise extraordinaire doit se tenir ce vendredi 21 septembre à Rousset. Les salariés, qui demandent la réintégration de Jean-Pierre Delesse, menacent d’entrer dans un mouvement de grève illimité s’ils n’obtiennent pas satisfaction. Le site français de LFoundry, qui appartenait auparavant à l’américain Atmel, est un fondeur de silicium qui emploie actuellement 720 salariés.
Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris après une plainte pour abus de bien sociaux touchant l’usine française, a rapporté l’avocat des salariés.
Les plaignants (comprenant le comité d’entreprise, le syndicat CFDT métallurgie et trois de ses délégués) estiment que plus de 20 millions d’euros ont été transférés de façon irrégulière vers le groupe allemand, laissant l’entreprise française en grande difficulté financière.
Selon l’AFP qui a obtenu une copie du dépôt de plainte, il apparaît que “contrairement aux engagements pris lors du rachat du site, l’analyse de ces opérations de transferts de fonds démontre une véritable volonté de favoriser les activités allemandes contrairement à l’intérêt de la société française”.