TiHive a annoncé avoir obtenu 8,6 M€ de la Commission Européenne pour industrialiser ses caméras TeraHertz capables de détecter les défauts à travers la matière sur les chaînes de production. La start-up est la première entreprise à pouvoir déployer et commercialiser cette technologie à grande échelle. Objectifs : réduire le gâchis des matières premières, minimiser les déchets industriels et ainsi faire faire des économies substantiels aux industriels.
Grâce à des systèmes compacts d’imagerie utilisant des ondes Térahertz capables de traverser la matière sans les effets néfastes des rayons X, la start-up grenobloise TiHive ouvre la voie d’une nouvelle ère dans le contrôle non-destructif en milieu industriel. L’entreprise, qui entame sa troisième année d’existence, annonce que la Commission européenne investit 6,3 M€ dans son projet en capital-risque. TiHive figure également parmi les 7 lauréats français de l’appel à projets EIC Accelerator porté par la Commission dans le cadre du programme européen de recherche et d’innovation Horizon 2020, lui conférant ainsi une enveloppe supplémentaire de 2,3 M€ pour opérer sa phase d’industrialisation.
TiHive est la première entreprise à pouvoir déployer et commercialiser la technologie Terahertz à grande échelle, promettant de faire économiser plusieurs milliards d’euros aux industriels. Elle propose une plateforme d’inspection (matérielle et logicielle) permettant d’analyser les caractéristiques physiques des matériaux et leur qualité. Basée sur la lumière Térahertz et associée à des algorithmes de deep learning, la technologie TiHive visualise l’intérieur des matériaux (comme les polymères superabsorbants que l’on retrouve dans les couches pour bébé, les protections hygiéniques féminines, les couches pour adultes) et les tissus non-tissés (masques, tissus médicaux, lingettes…) afin d’effectuer des contrôles en temps réel, optimiser l’utilisation de matières premières, détecter les contaminants et défauts intérieurs de la matière.
Les capteurs de TiHive sont installés directement sur les outils de production et détectent en temps réel les caractéristiques physiques (grammage, humidité…), les défauts et les contaminants à chaque étape de production. Le contrôle peut ainsi être réalisé à grande vitesse et sans danger – car non ionisant – sur l’ensemble des produits, et non pas uniquement sur un échantillon en fin de ligne comme beaucoup de procédés le font.
Dans un contexte où les consommateurs sont extrêmement attentifs à la qualité des produits et où les industriels cherchent à produire à grande échelle en réduisant leurs coûts, l’inspection et le contrôle qualité sont devenus des enjeux primordiaux pour éviter le gâchis des matières premières, la production massive de produits non-conformes et réduire l’impact environnemental. Grâce à sa technologie, TiHive estime une optimisation de coût à l’échelle d’un milliard d’euros par an pour le marché des couches bébé, et une réduction d’un million de tonnes de gaspillage de matières premières par an, conduisant à une grande réduction de CO2 et d’énergie consommée. Si les marchés de l’hygiène et du produits de soins personnels sont les premiers visés, la solution TiHive est évolutive sur les marchés de l’industrie pharmaceutique, du luxe, de l’aéronautique etc.
« Toutes les capacités de la technologie n’ont pas encore été explorées : pouvoir révéler des caractéristiques invisibles à l’intérieur d’un produit directement sur la chaîne de production est très nouveau et présente des opportunités très prometteuses pour beaucoup d’industries. Cela pourrait avoir un impact financier et écologique sans précédent. » explique Carlos Prada, directeur financier de TiHive. La start-up ambitionne un chiffre d’affaires supérieur à 100 M€ d’ici 2024.