934 postes devraient être supprimés en France et le site de Vélizy devrait fermer ses portes. Dans une interview accordée à L’Express, la ministre déléguée à l’Economie numérique, Fleur Pellerin, estime que ”le scénario d’un rapprochement avec Nokia Siemens Networks, mérite d’être étudié”.
Quelque 934 postes devraient être supprimés dans la principale filiale française d’Alcatel-Lucent, selon les chiffres communiqués que la direction de l’entreprise vient de communiquer aux syndicats.
Le 18 octobre dernier, Alcatel-Lucent avait annoncé la suppression de 5490 postes dans le monde en 2013, dont 1430 en France et 996 dans la principale filiale française du groupe, Alcatel-Lucent France. Ce chiffre a été ramené à 934, selon un communiqué commun de l’intersyndicale à l’issue d’un comité central d’entreprise (CCE) au siège de la société, à Vélizy (Yvelines).
La direction a détaillé le plan social par sites et par branches d’activité. Les 934 départs concerneront en tout 16 % de l’effectif total, qui s’élève à 5807 personnes, selon le communiqué.
Comme annoncé, l’un des neuf sites du groupe, celui de Vélizy, ferme ses portes. Celui de Sophia-Antipolis (Alpes-Maritimes) est concerné à hauteur de 86 % (19 personnes sur 22). Coté branches, le service clients est le plus touché avec 239 départs. Viennent ensuite le service commercial (143 suppressions de postes) et de finances (138 postes). Le service R&D (réseaux, service logiciels et solutions et Bells labs) est affecté par 365 départs, soit plus d’un tiers de l’effectif total.
Malgré les restructurations successives, Alcatel-Lucent reste mal en point et cherche des options stratégiques pour survivre à la concurrence féroce qui règne sur le marché des télécoms. Dans une interview accordée à L’Express, la ministre déléguée aux PME, à l’Innovation et à l’Economie numérique, Fleur Pellerin, a estimé que “le scénario d’un rapprochement d’Alcatel-Lucent avec Nokia Siemens Networks (NSN), s’il s’agit “d’une décision de l’entreprise”, “mérite d’être étudié””. “”L’Etat sera, en tout état de cause, très attentif à ces évolutions compte tenu des enjeux industriels””, a-t-elle ajouté. La ministre a, en outre, rappelé que l’Etat détient, via le Fonds stratégique d’investissement (FSI), un peu moins de 5 % du capital de l’équipementier télécoms.
Autre solution explorée par les dirigeants de l’entreprise : un recentrage plus marqué sur le marché américain, selon certains analystes. Une orientation confirmée par le quotidien Les Echos qui indique qu’Alcatel-Lucent serait “en train de faire basculer ses centres de décisions vers les Etats-Unis“, des cadres du groupe quittant Paris pour s’installer outre-Atlantique. Cela se justifierait par le dynamisme du marché américain. Alcatel-Lucent doit être présent là sont ses clients. Et à présent, ses clients sont davantage en Amérique qu’en Europe, les Etats-Unis représentant 40 % de son chiffre d’affaires et la France 5 % seulement.
Rappelons en outre qu’Alcatel-Lucent serait en négociation avec la banque américaine Goldman Sachs pour obtenir un prêt, en gageant certains de ses actifs, afin de redresser sa trésorerie régulièrement affectée par des pertes, selon l’agence Bloomberg, qui évoque également la vente de l’activité en charge de la fibre optique sous-marine et celle de la division Entreprises.