Après la vente de son activité téléphones mobiles à Microsoft l’an passé pour plus de 5,4 milliards de dollars, Nokia dispose de liquidités pour racheter tout ou partie de l’équipementier Alcatel-Lucent. Des négociations sont également en cours avec l’Américain Juniper.
L’équipementier télécoms Alcatel-Lucent est resté dans le rouge au premier trimestre 2014, mais a nettement réduit sa perte nette, malgré une activité quasi-stable. Pour les trois premiers mois de l’année, la perte nette s’est établie à 73 millions d’euros contre 353 millions un an plus tôt, et à 101 millions d’euros si l’on intègre l’activité Entreprises qui a été cédée. Le chiffre d’affaires s’affiche quant à lui à 3,1 milliards d’euros avec l’activité Entreprises, contre 3,2 milliards d’euros un an plus tôt.
Du coup, le rapprochement, déjà évoqué il y a quelques années entre Nokia (précédemment NSN(*)) et Alcatel Lucent, refait surface selon des informations émanant d’analystes relayées par “Les Echos”.
Alors que le dossier Alstom est encore loin d’être refermé, c’est donc celui d’Alcatel-Lucent qui risque de faire à nouveau bondir Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, dont le rêve d’une “nouvelle France industrielle” risque de virer au cauchemar !
En effet, après la vente de son activité téléphones mobiles à Microsoft l’an passé pour plus de 5,4 milliards de dollars, Nokia dispose de liquidités pour racheter tout ou partie de l’équipementier Alcatel-Lucent. Les deux groupes sont complémentaires technologiquement et géographiquement : Alcatel-Lucent est bien implanté aux Etats-Unis, ce qui n’est pas le cas de NSN. Le principal obstacle dans le rachet d’Alcatel-Lucent dans son ensemble réside dans le coût d’acquisition pour Nokia, qui serait, à la valeur actuelle, d’environ 14 milliards de dollars.
Mais Alcatel-Lucent, qui s’est recentré sur les réseaux très haut débit et la 4G, n’intéresse pas seulement Nokia. Des discussions ont également lieu avec l’Américain Juniper Networks. D’où le parallèle avec l’affaire Alstom : comme ce dernier, Alcatel-Lucent, fleuron de l’industrie française, a deux prétendants, un européen et un américain… A suivre !
(*) NSN (Nokia Siemens Network) est désormais détenu en totalité par Nokia après que l’Allemand Siemens ait revendu sa participation à Nokia.