Avec ses moyens, la France reste très en deçà des sommes colossales qui y sont consacrées par les géants américains ou par l’Etat chinois, qui a annoncé en 2017 un plan d’investissement public de 22 milliards de dollars d’ici 2020.
Pour que la France “ne rate pas le train de l’intelligence artificielle” (IA), le président de la République, Emmanuel Macron, vient de présenter un plan ambitieux pour lequel l’Etat consacrera 1,5 milliard d’euros d’ici la fin du quinquennat avec la volonté d’attirer et de retenir les meilleurs chercheurs. Avec l’espoir que cet engagement dope l’investissement privé.
“Il ne faut ni avoir peur ni être naïf” face à cette nouvelle technologie en passe de révolutionner l’économie et la société, actuellement dominée par les Etats-Unis et la Chine, a-t-il souligné. “Je souhaite que la France soit l’un des leaders de l’intelligence artificielle, nous en avons les moyens et nous allons en créer les conditions”, a-t-il affirmé dans son discours au Collège de France.
Avec ses moyens, la France reste très en deçà des sommes colossales qui y sont consacrées par les géants américains ou par l’Etat chinois, qui a annoncé en 2017 un plan d’investissement public de 22 milliards de dollars d’ici 2020.
Le mathématicien, devenu député, Cédric Villani, a appelé “au “réveil de la France et de l’Europe” dans l’IA, où sont également bien placés la Grande-Bretagne, le Canada et Israël. “La France ne pourra tenir son rang sans le soutien de l’Europe”, a-t-il ajouté. Une partie des mesures annoncées par Emmanuel Macron s’inspire du rapport sur l’IA qu’il vient de relettre et qui a piloté plus de 300 auditions auprès d’experts du monde entier depuis septembre.
Emmanuel Macron.a ainsi annoncé la mise en place d’un réseau emblématique d’instituts dédiés – notamment à Paris, Saclay, Toulouse, Grenoble…-, la création d’un programme de chaires individuelles afin d’attirer les meilleurs chercheurs mondiaux ou encore le doublement du nombre d’étudiants en IA. Parmi les pistes envisagées figure la création d’une agence publique sur le modèle de la DARPA américaine, qui fut à l’origine d’internet.
Confirmant l’attractivité de la France, plusieurs géants internationaux ont annoncé l’implantation en France de centres de recherche en intelligence artificielle. Le Coréen Samsung va installer à Paris son troisième plus grand centre de recherche, fort à terme de plus de cent chercheurs, et le japonais Fujitsu va y installer un centre de dimension européenne. DeepMind, société créatrice d’AlphaGo, va également installer des chercheurs à Paris tandis que Google va parrainer une chaire IA à Polytechnique.